Mauritanie : le président Balas médiateur de la diaspora

Après son audience avec le chef de l'Etat mauritanien , le président du parti négro-mauritanien « Arc-en-Ciel » Alassane Hamady Soma Ba dit Balas reprend son bâton de pélerin en s'entretenant cette semaine à Nouakchott avec le ministre de la justice Me Brahim Ould Daddah et le procureur de la république Me Sidi Mohamed Oud Mohamed Lemine.

Des pourparlers avec le régime de Ould Aziz qui s'inscrivent dans le cadre des initiatives du parti pour résoudre les problèmes de la diaspora relatifs à la double nationalité et l'enrôlement des immigrés.Des sorties médiatiques que les observateurs qualifient de cavalier seul dans le règlement de la cohabitation.

Le moins qu'on puisse dire les multiples contacts ces derniers temps du chef du parti « Arc-en-ciel »avec les autorités de Nouakchott suscitent des interrogations dans le camp de l'opposition et en particulier dans la classe politique négro-mauritanienne.Le président Balas initie ainsi un dialogue d'abord au plus sommet de l'Etat avec Ould Aziz avant de reposer sur la table la question de la double nationalité de la diaspora et le recensement biométrique des immigrés au ministre de la justice Me Brahim Ould Daddah et le procureur de la république Me Sidi Mohamed Ould Mohamed Lemine.Inspiré de sa récente visite en Allemagne et dans d'autres capitales européennes le leader de ARC-EN-CIEL cherche à convaincre et dépasser les clivages classiques qui opposent le régime et l'opposition.En effet l'une des leçons tirées de son expérience en créant ce parti en 2010 c'est d'être le porte parole des oubliés de la république c'est à dire tous ceux qui sont exclus de la société mauritanienne en particulier les noirs.Il y a ceux que les évènements de 89 réveillent des fantômes de la déportation, de l'Etat raciste et de l'obscurantisme.Et ceux qui malgré cette réalité ouvrent la voie du dialogue avec le régime.

Balas fait partie de la deuxième catégorie qui a choisi comme credo une société multiculturelle ou arc-en-ciel qui en dit long du rêve mauritanien.Mais en jouant cette carte d'ouverture ce richissime homme d'affaires des années 80 se heurte à l'opinion publique qui voit dans ces pourparlers un rapprochement avec le régime de Ould Aziz incapable de résoudre le passif humanitaire et très ferme vis à vis des forces politiques négro-mauritaniennes montantes comme les FPC de Samba Thiam et le célèbre mouvement anti esclavagiste IRA dont le chef historique vient dêtre libéré après plus d'une année d'emprisonnement injuste .Pour les observateurs ces sorties médiatiques sont qualifiées de cavalier seul dans le règlement de la cohabitation.Dans ce positionnement même de médiateur de la diaspora Balas met ainsi à jour le fossé qui sépare des visions de plus en plus irréconciliables du régime de Ould Aziz.Ce qui explique toutes ces interrogations sur l'homme qui en un moment donné était considéré à tort ou à raison comme un proche de Ould Taya et aujourd'hui Ould Aziz.

 

Bakala Kane

 

(Reçu à Kassataya le 7 juin 2016)

 

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