Présidentielles 2014 : la Mauritanie aux urnes le 21 juin prochain

Malgré le boycott de l’opposition du scrutin dont le premier tour est prévu le 21 juin prochain, les mauritaniens se résignent à aller choisir leur locataire du palais de Nouakchott pour un nouveau quinquennat après une campagne des 5 prétendants presque boudée par les citoyens et sans intérêt sur fond d’intégrisme religieux. Les observateurs ne s’attendent pas à des surprises. Ould Aziz candidat de l’UPR est le grand favori des élections.

Il reste à peine une semaine aux mauritaniens pour savoir qui sera le prochain locataire de la Maison brune de Nouakchott entre le président sortant et candidat de l’UPR Ould Aziz, la candidate indépendante Mint Moulaye Idriss, le candidat indépendant Ould Abeid, président de l’IRA,le président d’El WIAM Ould Houmeid et le président de l’AJDMR Ibrahima Sarr. Secret de Polichinelle. Le président mauritanien a usé de gros moyens pour sillonner le pays durant sa campagne électorale notamment en louant un avion militaire sur contrat avec l’armée  pour les grandes distances. Le chef de l’Etat aurait même bénéficié d’un don de son homologue algérien de plus de deux millions de dollars pour sa réélection. Alors que les autres candidats ont eu toutes les peines du monde pour joindre les deux bouts de leur campagne avec une préférence pour Ibrahima Sarr et Ould Abeid les régions du Sud, la clé de la cohabitation en Mauritanie. A l’issue de cette dure confrontation avec la réalité Ould Aziz est bien parti pour se succéder à lui-même pour un autre quinquennat qui sera plus long surtout pour les oubliés de la République les rapatriés du Sénégal qui devront encore attendre avant que leur calvaire soit fini.

Six ans  d’errance dans les camps ça suffit. L’autre interrogation c’est l’esclavage, fonds de commerce du régime de Ould Aziz et de tous les féodaux du pays transformés en lobbies pour perpétuer le fléau. La création d’une agence nationale pour lutter contre la pauvreté sert à dédouaner les esclavagistes et diviser les Hratins et le reste des négro mauritaniens qui n’ont pas toujours digéré la disparition de l’ANAIR ( Agence nationale d’insertion des réfugiés).A défaut des candidats de l’opposition, les mauritaniens se résignent à élire leur président mais sans enthousiasme dans un climat délétère où se mêlent les affaires du régime actuel dont la dernière en date le versement de l’Etat mauritanien à la Mauritanian Developpement Corporation ( MDC)ou l’affaire Lancair qui coûtera au contribuable mauritanien plus de deux milliards d’ouguiya pour l’achat de dix petits avions et la montée des intégristes religieux dans l’affaire de la Fatwa contre la présidente de l’Association des Femmes Chefs de Famille Mint El Moctar.Ce n’est pas de la fiction. Triste réalité qui ne pourra pas changer le grand écart entre les candidats et un nouveau bail pour l’ancien locataire du palais de Nouakchott.

 

Bakala Kane

(Reçu à Kassataya le 15 juin 2014)

 

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