En donnant au richissime mauritanien Ould Noueigheit 20000 ha de terres agricoles entre Rosso et Boghé pour cultiver du blé, le président Ould Ghazouani persiste dans sa politique d’accaparement des terres agricoles de la vallée au profit d’investisseurs nationaux issus de la même communauté.
Fort de ses pouvoirs, le président mauritaniens ne semble pas négliger les limites que lui impose la cohabitation et l’impartialité dans la mise en valeur des terres agricoles de la vallée. La réunion avec les hommes d’affaires la semaine dernière à Nouakchott pour relancer son programme prioritaire en faveur des secteurs productifs dont en première ligne l’Agriculture et l’élevage, fait partie de sa stratégie pour booster les ambitions du patronat à investir davantage pour le pays.
C’est le sens du projet de plantation de 20000 ha de blé entre Rosso et Boghé au profit du richissime Ould Noueighett qui ne laisse planer aucun doute sur la sécurisation de son investissement. C’est encore une fois des terres en moins pour les populations du Trarza et du Brakna confrontées depuis 1983 à l’accaparement de leurs terres de culture.
Cette accélération de la politique d’effacement des populations du Sud inquiète les observateurs qui pointent « un depeçage progressif des terres agricoles dans toute la vallée de N’Diago au Guidimaka qui doit être réalisé et bouclé en 2022 » selon l’historien mauritanien Ciré Bâ. Mais plus encore que ce pouvoir exécutif qu’incarne Ould Ghazouani, les observateurs pointent une banalisation de l’unité nationale et de la cohésion sociale.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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