Mali : la MINUSMA qualifie les massacres des Peuls d’Ogossagou de crime contre l’humanité

Au moins une centaine de chasseurs traditionnels Dozos accompagnés d’une dizaine d’hommes en tenue militaire et d’autres en tenue civil ont massacré le 23 mars dernier au moins 157 peuls dans le village d’Ogossagou au centre du Mali. Il s’agit d’une attaque planifiée, organisée et coordonnée sur cette partie centrale du pays. Les assaillants ont tué par balles et arme blanche dont des femmes et des enfants. Les auteurs et les complices d’une telle barbarie devront être traduits devant un tribunal international pénal pour des crimes contre l’humanité. C’est la conclusion à laquelle a abouti la mission d’enquête que vient d’effectuer la MINUSMA dans le pays Dogon.

L’indignation du monde entier après le génocide des peuls dans le village d’Ogossagou le 23 mars dernier ne pouvait pas rester sans la réaction des Nations-Unies qui ont vite dépêché sur les lieux une mission d’enquête pour éclairer l’opinion publique. L’ampleur des dégâts est énorme. Grâce aux trois charniers découverts au cours de cette visite la mission fait état de 40 corps dans les deux premiers et 70 dans le troisième dont 65 blessés par balle arme blanche ou d’autres moyens physiques. 43 personnes seulement ont pu échapper dont 17 enfants hospitalisés à l’hôpital de Sévaré.

Tous ces crimes sont perpétrés par au moins une centaine de chasseurs traditionnels Dozos qui sévissent dans cette région abandonnée complètement à des milices Dogons qui ont pignon sur rue depuis ces dernières années avec la bénédiction plus ou moins des autorités de Bamako. Une impunité relevée par les missionnaires onusiennes qui reconnaissent que cet incident est loin d’être isolé s’inscrivant dans un contexte d’agressions permanentes des peuls sur fond de tensions communautaires dans la région de Mopti. C’est clair ces massacres sont prémédités et visent à épurer les peuls considérés très proches des terroristes islamistes. Un prétexte pour régler des comptes qui n’ont rien avoir avec des conflits inter ethniques. Ces multiples atteintes aux droits de l’homme sont qualifiées par la MINUSMA de crime contre l’humanité. Par conséquent les auteurs et leurs complices devront être traduits devant un tribunal compétent en vertu du droit international pénal recommande la mission des Nations-Unies qui vient de publier ses conclusions cette semaine.

Les familles des victimes , défenseurs des droits de l’homme et tous les africains attendent beaucoup de cette enquête pour que l’émotion suscitée par cette barbarie ait un sens pour mettre fin jusqu’ici à cette impunité des autorités maliennes.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 03  mai 2019)

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