Mauritanie : les critiques persistantes de Ould Ghazouani contre l’administration font polémique

Après un constat sur la pauvreté en Mauritanie avec son cortège de mendiants sur les trottoirs et les feux rouges à Nouakchott, un discours devant la diaspora à Madrid, le président Ould Ghazouani revient à la charge contre les dysfonctionnements de l’administration devant des diplômés de l’ENA.

Deux messages forts  dans deux lieux différents du président Ould Ghazouani, révélateurs d’un chef de l’exécutif qui n’hésite pas à se lâcher pour dénoncer les maux de l’administration mauritanienne responsable de la lenteur de l’exécution de son programme quinquennal. Cet exercice de critiques de ses exécutants auquel il se livre depuis quelques mois, ressemble fort à une impuissance devant l’ampleur des dégâts, conséquences de l’incompétence des exécutants.

Au-delà, ces constats font planer un gouvernement qui joue la carte de la performance sans résultats concrets pour le citoyen. Les dysfonctionnements de l’administration ne datent pas d’aujourd’hui. Les solutions aussi complexes soient elles relèvent d’une volonté politique punitive contre les prévaricateurs du régime. Par exemple, la mauvaise gestion des sociétés d’Etat, SOMAGAZ, SOMELEC, SNDE voire la SNIM, poumon de l’économie mauritanienne, n’est pas marchandable encore moins tolérable.

Aucune incompétence d’un ministre ou d’un fonctionnaire est au-dessus de la loi. Il ne suffit pas de dénoncer les lacunes d’une administration centrale et territoriale mais encore faudrait-il agir à chaque manquement. Le contraire est synonyme de faiblesse ou de complicité. In fine de mal gouvernance.