Xavi est le nouvel entraîneur du FC Barcelone, en espérant revivre les heures de gloire du club

L’ancien milieu de terrain du club catalan revient en pleine période de crise. Il veut s’inscrire dans la lignée de deux autres historiques, Johan Cruyff et Pep Guardiola.

Le Monde   – Joueur, Xavi Hernandez calculait tout avec 0,8 prise d’information par seconde selon une étude norvégienne. Un ordinateur sur crampons. Mais quand il s’est agi d’accepter le poste d’entraîneur du FC Barcelone, l’ancien milieu de terrain s’est donné du temps avant de se décider. Et après deux refus, l’Espagnol a enfin dit « oui » à son club de cœur, celui dont il a été le stratège entre 1998 et 2015.

Le club d’Al-Sadd, au Qatar, a annoncé vendredi 5 novembre qu’un accord avait été trouvé pour le départ de son entraîneur (sous contrat jusqu’en 2023) vers le Barça. « Nous avons trouvé un accord pour que Xavi parte à Barcelone après le paiement de sa clause stipulée dans son contrat », a indiqué Al-Sadd que Xavi avait mené au titre national la saison dernière. Selon la presse espagnole (comme le quotidien sportif AS), le technicien doit signer son contrat dès ce vendredi avec le club blaugrana.

Depuis le licenciement de Ronald Koeman le 28 octobre, le retour de Xavi était donné pour acquis mais il fallait encore mettre les formes et convaincre les dirigeants d’Al-Sadd de libérer l’Espagnol. Mercredi, une délégation du Barça a même fait le voyage jusqu’à Doha pour lever les derniers obstacles à son retour.

« J’ai toujours dit que Xavi finirait un jour par être entraîneur du Barça. Mieux : j’aimerais qu’il soit l’entraîneur du Barça sous ma présidence », annonçait le président du club catalan, Joan Laporta le 29 octobre en conférence de presse, au moment d’installer l’intérimaire Sergi Barjuan. Il n’était pas le seul à prédire et désirer ce destin tout tracé. Qu’il soit un quasi-inconnu (Quique Setien) ou une légende du club (Ronald Koeman), les derniers entraîneurs n’étaient jamais que des choix par défaut en attendant l’arrivée de Xavi.

Ces derniers mois, la presse sportive catalane a mené campagne pour le retour de l’enfant prodigue, le seul donné comme capable de raviver la flamme d’une « équipe sans âme », selon le quotidien Sport, et sans résultats non plus (actuelle 9e du championnat d’Espagne). Méconnaissable sur le terrain, le Barça était aussi « en situation de faillite comptable » en mars, selon son directeur général, Ferran Reverter, avec une dette de 1,35 milliard d’euros.

 

« Je suis juste un élève de l’école cruyffienne »

 

Xavi sait où il remet les pieds. Depuis son « exil » qatari comme joueur puis entraîneur, il a observé, et parfois critiqué, la déliquescence de son Barça à la politique sportive illisible, avec des transferts aussi onéreux que ratés (Coutinho, Dembélé, Griezmann, Malcolm et tant d’autres) sous la présidence de Josep Maria Bartomeu. « Le Barça s’est endormi sur ses lauriers. Cela fait des années, d’ailleurs. Ceux qui recrutent font n’importe quoi et à un moment, tu le payes. Les recrues récentes font pitié », dézinguait-il déjà en 2018 dans un enregistrement privé divulgué par l’émission « El Penalti ».

Xavi revient avec une idée très arrêtée du jeu à pratiquer et de l’identité à redonner à son équipe. Dans tous ses entretiens, il évoque son premier entraînement. L’enfant de Terrassa, en Catalogne, a 10 ans et participe à un match… sans but. Au départ, il ne comprend pas trop, puis arrive Johan Cruyff. « On défend en conservant le ballon », lance le Néerlandais à ces gamins pour donner le sens de l’exercice.

Pour Xavi, cette première rencontre avec l’entraîneur d’un Barça en passe de réinventer le jeu une première fois au début des années 1990 tient de la révélation. « Je suis juste un élève de l’école cruyffienne, et Cruyff résumait le football en une phrase : “Jouer au football, c’est penser”. J’ai dû faire fonctionner mes méninges pour jouer au football », développe-t-il en 2014 dans un entretien à So Foot.

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Héritier de Cruyff, Xavi marche surtout sur les traces de Pep Guardiola. Entre 2008 et 2012, l’actuel manager de Manchester City accumule les titres et impose un modèle de jeu au monde. Ce football de possession devient un nouveau dogme et Xavi s’en prend aux hérétiques qui oseraient le critiquer. Dogmatique pour certains, le numéro 6 – ce « professeur de football », selon l’éloge d’un certain Diego Maradona – n’est pas seulement le relais de Guardiola sur le terrain : il est l’extension de son cerveau.

Pour Guardiola, Xavi est « prêt »

L’intéressé mesure la difficulté de cette filiation. Jeune joueur, il a été un successeur d’abord critiqué de Pep Guardiola au début des années 2000. Plus tard, il avouera avoir eu du mal à s’en défaire et être respecté pour sa manière de jouer. Avant de partir vers un exil tardif en Italie puis au Mexique, Guardiola l’avait adoubé en personne. Vingt ans plus tard, il en faisait de même avec l’entraîneur Xavi. « Je n’ai aucun doute sur le fait qu’il est prêt à faire le travail. Il connaît la maison, l’environnement du club, ce qui est très important pour ce rôle. Il connaît le jeu, il a la passion, et il a plus d’expérience maintenant que j’en avais lorsque j’ai pris mes fonctions à Barcelone », estimait-il en conférence de presse, le 30 octobre.

A l’époque, l’expérience du Calatan se résume à une saison à la tête de l’équipe réserve. Xavi n’a jamais oublié son premier entraînement sous ses ordres et cette annonce : « Je ne vous promets pas que l’on va gagner le moindre titre. On va essayer. En revanche, attachez bien vos ceintures, parce que vous allez passer de sacrés bons moments. » Mais Guardiola ne partait pas d’une page blanche. Après tout, la majorité de son équipe avait remporté la Ligue des champions deux ans plus tôt, les Messi, Busquets, Iniesta et… Xavi étaient déjà là et au zénith de leur carrière.

 

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Alexandre Pedro

 

Source : Le Monde

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