Des légendes africaines du football appellent le continent à une meilleure « organisation »

D’anciennes stars du football africain, parmi lesquelles le Camerounais Samuel Eto’o, ont appelé les instances du continent à une profonde révolution. Ils regrettent une fuite des talents due à un manque de « caractère » et « d’organisation ».

Des légendes du football africain, avec l’emblématique Samuel Eto’o en tête, ont plaidé, dimanche 6 janvier à Dakar, pour un sursaut d’orgueil du continent. Ils diagnostiquent un manque de « caractère » et « d’organisation » alors que le Ballon d’Or africain, qui sera décerné mardi dans la capitale sénégalaise, couronnera à nouveau un joueur évoluant en Europe.

Les trois finalistes, les mêmes que l’an dernier, font les beaux jours du très huppé et très lucratif championnat anglais : l’Égyptien Mohamed Salah, tenant du titre et favori, et le Sénégalais Sadio Mané à Liverpool, le Gabonais Pierre-Emerick Aubameyang à Arsenal.

Avec de tels joueurs, pourquoi aucun pays africain n’a-t-il jusqu’ici remporté une Coupe du Monde ?

« On ne croit pas assez en nous », tranche l’ancien du Barça et de l’Inter Milan Samuel Eto’o, quadruple Ballon d’Or africain et meilleur buteur de l’histoire des Lions indomptables camerounais, interrogé lors d’une conférence de presse.

« L’Afrique manque de caractère et d’organisation », abonde El-Hadji Diouf, quart de finaliste de la Coupe du Monde avec le Sénégal en 2002 et Ballon d’Or africain en 2002 et 2003.

Avec par exemple des salaires dans le championnat sénégalais dépassant rarement les 1 000 euros, il est naturel que les jeunes les plus talentueux veuillent se frotter aux meilleurs joueurs des championnats européens, a souligné l’ancien international ghanéen et vice-président de la Confédération africaine de Football (CAF), Anthony Baffoe.

« La question, c’est comment les garder plus longtemps sur le continent africain ? Pour cela, il faut des contrats, des salaires minimum, des infrastructures. Les pays du Maghreb sont plus avancés, tout comme l’Afrique du Sud. C’est à nous de suivre », a ajouté l’ancien finaliste de la CAN-1992.

La corruption pointée du doigt

« Il est anormal que les clubs africains ne puissent pas titiller des clubs comme le Real Madrid ou le Bayern Munich », juge aussi El-Hadji Diouf, en expliquant qu’il aurait « aimé terminer sa carrière au Sénégal s’il y avait eu les bonnes infrastructures ».

« Il y a beaucoup de corruption en Afrique. L’argent donné par la CAF et par la Fifa doit être dépensé pour les infrastructures et pour ceux qui font le spectacle », relève encore Samuel Eto’o.

Contrairement aux Brésiliens, les Africains « ne valorisent pas assez leurs meilleurs talents » et se perdent souvent en « jalousies », ajoute l’attaquant camerounais.

« Les coéquipiers [en sélection] de Sadio Mané acceptent-ils qu’il soit le leader ? Quand il y en a un, il faut arrêter les critiques, tout le monde doit suivre », estime Eto’o. El-Hadji Diouf conseille pour sa part à son jeune compatriote de prendre également ses responsabilités en « allant parler au sélectionneur » quand il le faut.

Lundi soir à Dakar, Samuel Eto’o et d’autres légendes africaines comme Michael Essien, George Weah, Didier Drogba ou Joseph-Antoine Bell, joueront un match de gala face à la sélection sénégalaise qui avait battu la France, championne du monde en titre, en ouverture de l’édition 2002 de la Coupe du monde.

Avec AFP

Source : France 24

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

 

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page