Les chefs d’état-major du Sahel envisagent des actions sécuritaires conjointes

Les chefs d'état-major des Etats du Sahel se sont rencontrés la semaine dernière à Tamanrasset pour examiner les enjeux pesant sur la sécurité régionale, du terrorisme au crime transfrontalier.

 

Le général Ahmed Gaid Salah, vice-ministre algérien de la Défense et chef d'état-major des armées, présidait cette conférence de trois jours du Comité d'état-major opérationnel conjoint pour la région du Sahel (CEMOC), qui s'est achevée jeudi 8 janvier.

Les responsables militaires d'Algérie, du Mali, de Mauritanie et du Niger se sont rencontrés dans un contexte de violences incessantes en Libye et de reprise des attaques terroristes dans le Nord-Mali.

Gaid Salah a demandé au CEMOC de traduire les recommandations adoptées lors de la dernière rencontre, organisée en juillet dernier au Niger, en mesures concrètes.

Cette rencontre a été l'occasion de "continuer à partager les analyses" sur ce qui a été réalisé à ce jour, et "évaluer les progrès accomplis dans la réalisation de l'objectif fixé de restaurer un climat de paix intégrale et de stabilité dans notre région", a-t-il déclaré.

Le chef d'état-major de l'armée algérienne a également souligné la nécessité de "renforcer la coopération et la coordination".

"Les nouvelles missions du CEMOC reposent sur le principe de la lutte antiterroriste de chaque pays sur la base de ses capacités propres, afin qu'il puisse travailler librement et en toute indépendance au sein de ses propres frontières", a-t-il ajouté.

Selon des informations, les Etats membres du CEMOC auraient accepté de partager des rapports sécuritaires réguliers sur les cellules affiliées à l'Etat islamique.

Ils sont également convenus de surveiller plusieurs zones du nord du Mali, du nord du Niger et des autres régions où opère Boko Haram, et de renforcer les patrouilles conjointes le long des frontières, a fait savoir le quotidien El Khabar.

Le porte-parole de cette réunion du CEMOC a confirmé que de nombreux terroristes ont été abattus depuis que des unités de l'armée algérienne ont été déployées sur les frontières orientales et méridionales du pays en juin dernier.

"Grâce à leur vigilance, ces unités ont également saisi plus de cent tonnes de drogue, plus d'un million de litres de carburant prêts à être passés en contrebande, ont mis la main sur cent cinquante armes et ont arrêté mille cinq cents trafiquants", a ajouté le colonel Sbaâ Mabrouk.

Pour Bouhania Goui, professeur en Algérie, cette rencontre souligne le rôle de leader régional de l'Algérie. "Cette rencontre a eu lieu à un moment critique et dans une région stratégique, à Tamanrasset, théâtre de la coopération entre les Etats membres du CEMOC", explique-t-il.

"Les pays du Sahel doivent faire face à des défis communs dont le niveau de complexité et de risque varie d'un pays à l'autre", poursuit-il. "Cela exige d'eux qu'ils renforcent leur coopération en matière de renseignements et de sécurité, afin de consolider leurs capacités communes de défense et de renseignement."

Ahmed Mizab, expert militaire et spécialiste de la sécurité, estime quant à lui que "le Sahel est une région très sensible, considérée comme le gilet de sauvetage de toute la région, en Afrique ou dans le nord".

 

Source : Magharebia (Le 12 janvier 2015)

 

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