Un groupe de jeunes Mauritaniens revendique un code vestimentaire islamique

(De jeunes manifestants conservateurs se rassemblent à Nouakchott contre

Un groupe de jeunes radicaux mauritaniens demande aux autorités de mettre en oeuvre une politique de moralité et de faire appliquer un code vestimentaire conservateur.

Un groupe de jeunes Mauritaniens a manifesté devant la Grande mosquée de Nouakchott vendredi dernier, le 3 août, pour demander l’imposition d’un code vestimentaire islamique.

Les participants s’étaient rassemblés sur la principale avenue menant au palais présidentiel, brandissant des bannières sur lesquelles étaient inscrites leurs revendications en grandes lettres, notamment la création d’une « force de police des moeurs publiques ».

Ce groupe, baptisé « Non au relâchement des moeurs », dirigé par de jeunes hommes d’environ 30 ans portant la barbe, a été créé sur les réseaux sociaux il y a plusieurs mois et a depuis lors organisé plusieurs manifestations le vendredi allant des mosquées aux grandes avenues de Nouakchott. Mais le début du mois sacré les a incités à accentuer leur campagne, selon les organisateurs.

« Nous voulons nous assurer que les pouvoirs publics empêchent tout ce qui pourrait porter préjudice à nos moeurs vertueuses, dans l’esprit de la promotion de la vertu », a expliqué le coordinateur de ce groupe Mohamed Ali Ould Bi à Magharebia. « Nous nous conseillons mutuellement fidèlement et travaillons ensemble à réaliser ce qui est bon. Nous appelons nos frères en religion, les imams et les fidèles, les parents et les enfants à répondre à nos demandes. »

Selon Ould Bi, ces revendications prévoient la fermeture des antres de la prostitution, des magasins d’alcool, la pénalisation de leurs employés et leur comparution en justice. Elles demandent également la fermeture des sites pornographiques et l’interdiction de la diffusion de leurs contenus, ainsi que la pénalisation de leurs utilisateurs.

Ces demandes appellent également à la mise en place d’une force de police des moeurs publiques, ainsi que l’adoption de l’enseignement islamique dans les programmes du système éducatif.

Bien que ces jeunes manifestants n’appellent pas explicitement à l’application de la loi islamique, Rasoul Ould Ahmed, l’un des participants à cette marche, a expliqué que leurs demandes « ouvriront la voie à l’application de la loi islamique ».

« Il est temps pour les autorités de répondre à nos demandes, notamment en ce mois du Ramadan, qui est le mois de la repentance et de la compassion, plutôt que de nous contrer par diverses méthodes de répression et de harcèlement », a commenté Ahmed Dia, un jeune manifestant. « Nous ne sommes pas une menace pour la sécurité, nous souhaitons une réforme des moeurs. Nous souhaitons une société bonne et respectable qui tire sa loi de la législation islamique. »

Quant à la position des jeunes manifestants concernant la liberté d’expression de ceux qui ne partagent pas leurs opinions, Dia a expliqué : « Nous ne confisquons la liberté de personne, mais il ne saurait exister aucun compromis en matière de religion. »

Jemal Oumar

Source  :  Magharebia le 07/08/2012

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