Les habits neufs de la coopération UE-Mauritanie / Par Jemal Taleb

Jeune Afrique – Nouakchott a choisi de signer avec l’Union européenne un accord qui, quoi qu’en disent ses détracteurs, va bien au-delà des questions migratoires. Une façon d’entrer dans une relation d’égal à égal avec ses partenaires, sans se laisser égarer par les sirènes des panafricanistes autoproclamés.

Beaucoup de contre-vérités ont été affirmées à propos de l’accord signé à la suite de la visite à Nouakchott de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez. Décrit comme un véritable pacte faustien dans lequel beaucoup ont cru déceler des relents de néocolonialisme, sa portée est en réalité assez modeste malgré les réactions enflammées qu’il a suscitées.

La Mauritanie occupe aujourd’hui une place très secondaire sur la carte des routes migratoires à destination de l’Europe. Ce n’est pas un pays d’émigration et la diaspora mauritanienne en Europe est résiduelle. Les migrants transitant par la Mauritanie cherchent à se rendre dans les îles Canaries, et de là rejoindre le Vieux Continent. Au nombre de 100 000, ils viennent dans leur grande majorité du Mali voisin.

L’accord signé par Nouakchott – comparé à tort avec l’accord qui va lier le Royaume-Uni et le Rwanda – vise à établir un partenariat pour réduire le nombre de migrants traversant le pays. Il n’est pas question que la Mauritanie héberge sur son sol des migrants expulsés du continent européen, mais qu’elle limite les flux qui pourraient transiter par son territoire.

Hydrogène vert, emploi, connectivité…

 

Le montant que recevra la Mauritanie pour sa coopération sécuritaire avec l’UE, 210 millions d’euros, a suscité des interrogations. Ces craintes sont légitimes dans une région où la domination étrangère est monnaie courante. Le montant octroyé est en réalité assez modeste, et échelonné sur plusieurs années. Plus fondamentalement, le partenariat avec l’UE va bien au-delà de la question migratoire. Il couvre d’autres domaines : hydrogène vert, emploi, connectivité.

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Par Jemal Taleb, avocat au Barreau de Paris, associé au cabinet Diamantis & Partners, vice-président du Centre de réflexion sur le Sahel

 

 

Source : Jeune Afrique

 

 

 

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