CEDEAO : le Sahel risque de s’isoler par rapport a l’organisation sous régionale

Incontestablement la demande simultanée de retrait de la CEDEAO du Niger du Mali et du Burkina, est la résultante des relations conflictuelles entre l’organisation sous-régionale et les trois juntes au pouvoir

Trois sorties remarquables qui risquent de plonger la CEDEAO dans crise la plus importante depuis sa création. Les pourparlers actuellement entre les deux parties sont de nature à sauver les apparences dans un contexte international difficile ou le Mali le Burkina et le Niger tournent la page de la Francafrique pour ouvrir une nouvelle page avec la Russie.

Ce retrait des trois pays est un tournant historique de la CEDEAO  qui perd son influence sur ces États sahéliens confrontés  depuis 2012 aux attaques des Djihadistes. Les conséquences socio-économiques et politiques vont peser sur les différentes populations d’ici quelques mois. Ce défi des putschistes maliens burkinabés et nigériens s’inscrit dans une démarche de souveraineté entière.

Les observateurs s’interrogent sur l’Alliance du Sahel qui regroupe ces trois pays plus la Guinée vers une fédération.Une idée qui pourrait faire son chemin si les négociations de retour au sein de l’organisation échouent.

C’est l’avenir de ces trois pays qui est menacé. Enclavés ils n’ont pas d’ouverture vers la mer. Et en quittant l’organisation sous régionale ils risquent d’être les grands perdants de ce retrait les obligeant dans une année à faire  face aux taxes douanières plus chères des produits et marchandises.Leurs répercussions sur les prix des denrées alimentaires pourraient créer une inflation et peser sur les pouvoirs d’achat des ménages les plus démunies. Avec une liberté restreinte de circulation de biens et des personnes au sein de l’espace de la CEDEAO c’est toute l’économie qui va en pâtir. Cependant les juntes au pouvoir peuvent compter sur le Maroc qui avance l’idée de leur ouvrir sa façade maritime.

Une aubaine pour les exportations du coton de l’uranium et de l’or. Et ce sont les ports des pays frontaliers qui pourraient souffrir de cette rupture. En définitive c’est une décision réfléchie pour les trois juntes au pouvoir qui entendent vivre une ère nouvelle d’indépendance.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 01 février 2024)

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