En confirmant cette semaine à Nouakchott que les LN (pulaar, soninké et ouolof) seront enseignées dès 2024 à titre expérimental à l’école à ceux qui ne les parlent pas, le ministre de l’Éducation persiste et signe une accélération de l’arabisation et une assimilation forcée des écoliers non arabophones.
C’est le sentiment des observateurs qui pointent que la loi d’orientation sur l’éducation 2023 tue dans l’œuf l’introduction des LN dans l’enseignement avec une régionalisation bien poussée. Les écoliers non arabophones n’apprendront pas leur langue maternelle dans leur région d’origine et à titre expérimental dès la rentrée prochaine.
Une parodie de l’enseignement des LN qui inquiète surtout les parents d’élèves issus des trois composantes nationales (pulaar, soninké et ouolof). Cette première année est tout le contraire de l’expérience réussie de l’Institut des Langues Nationales (ILN) de 1982 à 1999, reconnue par l’UNESCO et les pays voisins le Mali et le Sénégal. C’est clair.
Dans ce nouveau système éducatif, les gagnants sont les écoliers arabophones qui vont pouvoir choisir entre les trois langues nationales et les autres les grands perdants qui vont devoir se faire harakiri pour oublier leurs langues maternelles. Pour les observateurs l’intérêt d’une telle réforme pour le gouvernement c’est d’aboutir à l’échec de l’expérimentation au bout de quelques années pour arrêter définitivement le processus comme l’avait fait l’ancien président Ould Taya en 1999 prétextant que la Mauritanie ne peut pas faire exception aux pays voisins, le Sénégal et le Mali. C’est une arnaque politique à laquelle assistent les associations nationales culturelles et les défenseurs de la promotion des LN en Mauritanie contraire à l’école républicaine, chère à Ould Ghazouani qui pousse loin la comédie en approuvant l’idée selon laquelle le 30 octobre soit désormais une journée nationale de l’école républicaine.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 02 novembre 2023)
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