Mauritanie : la famille de Ould Samba réclame justice devant le ministère de la justice à Nouakchott

Les Mauritaniens n’ont pas oublié. La mort du citoyen Ould Mohamed Lemine tué par balles lors d’une manifestation à Boghé en solidarité avec la mort de Oumar Diop, restera toujours vivante dans la mémoire collective. Trois mois après cet assassinat la famille relance cette semaine à Nouakchott devant le ministère de la justice la justice pour réclamer la justice pour leur fils.

Les observateurs rappellent que Ould Samba a été vite enterré sans le consentement de la famille pour éviter vraisemblablement toute autopsie qui jetterait une lumière sur le criminel au sein même de la police qui a tiré sur le jeune Boghéen. In fine c’est donc une affaire classée qui remet à plat l’impunité. Trois mois après le silence de la justice, la famille de Ould Samba se mobilise devant le ministère de la justice de Nouakchott pour réclamer justice. Cette bavure policière est associée à trois autres assassinats des forces armées et de sécurité depuis 2020.l’année où le jeune Abass Diallo est tué par balles lors d’une patrouille de l’armée à Wedding dans le département de Mbagne.

L’affaire est classée par la gendarmerie malgré la mobilisation de la famille et la pression sur les réseaux sociaux. La deuxième victime de la bavure policière concerne l’activiste des droits de l’homme Chouvi Cheine, assassiné dans un commissariat de police à Nouakchott dont les auteurs ne sont pas toujours jugés en dépit de la pression internationale et nationale et les réseaux sociaux. C’est l’affaire la plus médiatisée et suscita émotion et indignation des Mauritaniens dans leur diversité.

La troisième affaire concerne la mort du jeune Oumar Diop après son interpellation dans un commissariat de police de la capitale. L’autopsie officielle s’est soldée par une version qui met en avant la mort sous l’effet de la drogue. Le dénominateur commun il s’agit d’affaires d’Etat où l’armée et la police sont pointés du doigt comme impliquées dans les meurtres.

De mauvais signes pour une gouvernance qui se veut propre et juste. Les observateurs vont même jusqu’à s’interroger sur les origines des victimes qui appartiennent à la composante négro-africaine et harratine. Une distinction qui s’apparente à un racisme d’Etat. Par ailleurs, c’est sous le régime de Ould Ghazouani que des morts suspectes apparaissent sur la scène publique et sont finalement démenties par le procureur de la république qui parle de mort naturelle.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 01 septembre 2023)

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