Ligue 1 : Laurent Blanc, un « Président » à la relance au chevet de l’OL

Depuis son départ du PSG en 2016, l’ex-champion du monde 1998 et ancien sélectionneur des Bleus, n’avait plus entraîné en Ligue 1. Il fait son retour à Lyon, club en grande difficulté.

 Le Monde  – Depuis son départ forcé du Paris Saint-Germain en 2016, Laurent Blanc était un peu l’Arlésienne du football français. Souvent pressenti, souvent annoncé, on n’en voyait jamais le bout du nez tant l’Alésien ne semblait pas presser de renouer avec le haut niveau. En décembre 2020, il était bien sorti de son inactivité choisie et de sa passion pour le golf en signant au club qatari d’Al-Rayyan. Il en avait été licencié en février 2022 sur un échec : aucun titre remporté. Depuis, le taciturne ex-défenseur central des Bleus, champion du monde 1998, avait fait part publiquement de son désir de retrouver un club.

C’est désormais chose faite puisque « le Président » – son surnom lors de ses années de footballeur – a accepté la proposition d’un autre président, celui de l’Olympique lyonnais. Pour remplacer Peter Bosz, congédié, Jean-Michel Aulas a choisi Laurent Blanc, qui rejoint le Rhône pour deux saisons, plus une en option. « Cette décision a été prise pour redonner à l’Olympique lyonnais une dimension très ambitieuse pour le futur, à la fois sur la scène française et continentale », explique l’OL, dimanche 9 octobre, dans un communiqué.

 

Deux volontés se sont enfin rencontrées, puisque en 2019 le patron lyonnais avait déjà pensé à Blanc, après le licenciement du Brésilien Sylvinho. En janvier 2022, Aulas l’avait confirmé lors d’un entretien à Europe 1 : « Oui, j’y pense. C’est un garçon qui a une expérience incomparable. Je l’avais vu longuement en Russie pendant la Coupe du monde. J’avais bien senti cette capacité chez lui. Les choses ne se sont pas faites. Mais sait-on jamais ? »

Il faut dire que Laurent Blanc est typiquement un choix « aulasso-compatible ». Le dirigeant de l’OL apprécie la personnalité de l’homme et le profil classique de l’entraîneur. En prime, Blanc affiche un palmarès éloquent : un doublé avec Bordeaux en 2009 puis trois autres titres de champion, trois Coupes de France et trois Coupes de la Ligue avec le PSG en 2014, 2015 et 2016.

 

« A Paris, je me suis dit : “Tu n’as rien à perdre” »

 

Dans un entretien, qui sera diffusé mardi, mais dont BeIN Sports a diffusé, dimanche, un extrait, Blanc répondait d’un « oui » sonore et décidé à la question de savoir s’il se sentait prêt à reprendre du service.

 

Après une première expérience réussie en Gironde, le jeune coach avait été débauché en mai 2010, contre une indemnité de 2 millions d’euros, par la Fédération française de football (FFF), soucieuse de trouver un successeur à Raymond Domenech. Le fiasco de Knysna se produisait un mois plus tard lors du Mondial sud-africain, et c’est une équipe de France en lambeaux qu’allait récupérer Laurent Blanc.

Malgré une série d’invincibilités de 23 matchs, la France échouait en quarts de finale de l’Euro 2012, éliminée par l’Espagne. Des soucis avec certains Bleus provoquaient la fin de son aventure. L’« affaire des quotas » avait également terni son aura au printemps 2011, au sein d’une direction technique nationale qui avait souhaité limiter le nombre de joueurs binationaux à partir de douteux critères morphologiques.

L’ancien joueur d’Auxerre, de Marseille, du Barça ou de Manchester United traversait alors une première période – plus courte – d’éloignement des terrains. Le 25 juin 2013, il effectuait un retour tonitruant en étant désigné à la surprise générale entraîneur du PSG. Acquis depuis 2011 par les Qataris, le club de la capitale avait sollicité sans succès une palanquée d’autres coachs au CV plus clinquant – huit ou neuf, selon les rumeurs –, avant de choisir le « Président » pour succéder à Carlo Ancelotti.

Face aux doutes des observateurs, Laurent Blanc était resté droit dans ses bottes. Il avait finalement déjoué les mauvais augures, accumulé les trophées nationaux et conduit trois fois successivement son équipe en quarts de finale de la Ligue des champions. Alors qu’il avait remporté les quatre titres nationaux en jeu lors de la saison 2015-2016, c’est une ultime élimination à ce stade de la Coupe d’Europe contre Manchester City qui conduisit à son départ « forcé et négocié » de Paris. L’entraîneur déchu se consolait avec un joli chèque de 22 millions d’euros d’indemnités.

« Je suis arrivé à Paris plus qu’en dernière position, ce n’était pas prévu, confie-t-il à BeIN Sports. Je me suis dit : “Tu n’as rien à perdre, on t’a un peu pris par défaut, tu as six mois pour prouver que tu peux éventuellement faire six mois de plus…” Ça s’est passé comme ça. »

Son expérience parisienne l’a marqué et il en fait la principale explication de sa longue absence. « Je n’ai rien eu le droit de dire la première année, j’ai tout accepté. Des choses que, maintenant, je n’accepterais plus, lance-t-il. Vous savez, si je n’ai pas repris de club en Europe depuis Paris, je suis fautif, car des propositions, j’en ai eues. Mais après Paris, il m’a fallu quelque temps pour surmonter ça. »

 

Franck Passi pour adjoint

 

A Lyon, Laurent Blanc fera face à un autre défi de taille. L’OL qu’il va retrouver n’a plus rien à voir avec le club avec lequel il s’est battu pendant quelques saisons pour la suprématie en Ligue 1 entre 2007 et 2010. Ni même avec celui – deuxième en 2015 et en 2016 – qu’il a affronté avec le PSG. Le club n’a plus rien gagné depuis une Coupe de France en 2010 et poursuit un déclassement progressif depuis plusieurs saisons.

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Source : Le Monde  

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