Au Mali, 50 civils sont morts en avril dans une opération de l’armée et de militaires « étrangers », selon l’ONU

Plusieurs pays occidentaux accusent la junte au pouvoir à Bamako depuis 2020 de s’être adjoint les services de la société de sécurité russe Wagner, aux agissements controversés.

Le Monde– Une opération de soldats maliens accompagnés de « personnel militaire étranger » a fait au moins 50 morts civils en avril, sur un total de 96 civils tués au cours du deuxième trimestre lors d’opérations de l’armée, a annoncé mercredi 31 août la mission des Nations unies (ONU) dans le pays (Minusma).

Le 19 avril, à Hombori, après l’explosion d’un engin explosif improvisé au passage d’un convoi des forces maliennes, celles-ci, accompagnées « de personnel militaire étranger, ont conduit une opération de ratissage dans la localité au cours de laquelle au moins 50 civils (parmi lesquels une femme et un enfant) ont été tués et plus de 500 autres arrêtés », a indiqué la Minusma dans sa note trimestrielle sur les violations des droits humains.

 

La Minusma ne fournit aucune précision sur ces combattants étrangers. Plusieurs pays occidentaux accusent la junte au pouvoir depuis 2020 de s’être adjoint les services de la société de sécurité russe Wagner, dont les agissements sont des plus controversés. Bamako dément et parle de la présence d’instructeurs de l’armée russe au nom d’une coopération militaire ancienne.

D’autres rapports faisant état d’exactions maliennes

Les militaires maliens se sont totalement détournés depuis 2021 de l’ancien allié français, qui vient d’achever son retrait militaire du Mali après neuf ans d’engagement. Le document de la Minusma donne par ailleurs une version favorable à la France sur une affaire de cadavres dans laquelle Bamako a accusé Paris de manipulation.

En avril, l’armée française a diffusé les images de ce qu’elle affirme être des mercenaires russes en train d’enterrer des corps près de la base de Gossi, d’où elle venait de se retirer. Le but aurait été d’accuser les Français de laisser un charnier derrière eux.

Les autorités maliennes ont accusé en retour les Français d’avoir fabriqué ces images montées « de toutes pièces afin d’accuser [les soldats maliens] d’être les auteurs de tueries de civils ». La Minusma dit avoir ouvert son enquête. Selon elle, les dépouilles ensevelies à Gossi ont été transportées sur place le 20 avril, soit le lendemain de la remise du camp de Gossi par les Français aux Maliens, et « provenaient de Hombori ».

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Source : Le Monde avec AFP- Le 30 août 2022

 

 

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