Mauritanie : la bataille de chiffres un frein à l’action gouvernementale

Entre le ministre de la Santé qui met en avant la performance dans la politique de santé au niveau de l’assurance maladie et le ministre de l’Agriculture la disponibilité de quantité d’engrais pour les agriculteurs dans le cadre de la campagne agricole en cours et le ministre du pétrole des éclaircissements sur les hydrocarbures, le gouvernement se lâche tous les jours pour accélérer le programme prioritaire de Ould Ghazouani.

Cette tendance du gouvernement à l’autosatisfaction est devenue une monnaie courante au point de rendre illisible et inaudible le programme prioritaire de Ould Ghazouani. Les observateurs assistent ainsi à une bataille des données chiffrées de l’action gouvernementale menée tambour battant ces deux dernières semaines par le ministre de la Santé qui monte au créneau pour pointer 1200000 mauritaniens bénéficiaires à ce jour d’une assurance santé et en 2024 ils seront plus d’un million 800 000 soit une augmentation de 600000 mais sur une population qui avoisine les 5 millions.

C’est le manque d’infrastructures hospitalières surtout dans les régions et dans une capitale qui compte moins de 5 hôpitaux, qui est pointé du doigt. Les Mauritaniens ont besoin de soins de qualité et les plus démunis de soins gratuits. Plus de médecins, d’infirmiers et de sage-femmes. Et de son côté le ministre de l’Agriculture apparaît sur la scène médiatique pour annoncer la disponibilité de 6000 tonnes d’engrais pour les agriculteurs dans le cadre de la campagne agricole en cours qui semble rencontrer des difficultés opératoires dans sa phase de retour au terroir des agriculteurs dans les deux Hodhs, l’Assaba et le Tagant.

Le ministre du pétrole fait une mise au point sur les capacités de stockage de la raffinerie de Nouadhibou et le contrôle de qualité de la société SOMIR face à l’inquiétude des citoyens sur la hausse du prix des carburants qui a entraîné une hausse de 30 pour cent le transport. En définitive les citoyens ont l’impression d’être l’otage d’une politique de chiffres du gouvernement qui contrastent avec leurs préoccupations quotidiennes.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste