Mauritanie : la politique d’urgence du gouvernement dans le collimateur des observateurs

L’urgence d’augmenter le prix du carburant, les mesures au forceps après plus d’une année de hausse des prix des denrées alimentaires et les aides d’urgence aux sinistrés des inondations chaque année sont autant d’exemples les plus représentatifs de la politique d’urgence du gouvernement face aux préoccupations des citoyens.

Les Mauritaniens ont l’impression que le logiciel de la gestion des politiques publiques des locataires du palais de Nouakchott depuis 1960 n’a pas changé. Depuis plus de six décennies les différents chefs de l’exécutif sont enclins à gérer le pays au jour le jour. Une politique de ventre ou d’urgence qui tourne le dos au long terme c’est-à-dire à la planification.

C’est le manque de vision sur les véritables problèmes des citoyens qui est pointé du doigt au point que l’urgence est devenue une priorité, un marqueur politique des objectifs fixés par le gouvernement comme en témoignent trios exemples récurrents : l’augmentation du prix du gazole et de l’essence face à la flambée du prix du pétrole sur le marché mondial à cause de la guerre en Ukraine.

Cette décision tardive relève de la politique énergétique pour un pays qui n’est pas producteur du pétrole mais qui recèle d’énormes atouts dans le domaine des énergies renouvelables. L’option hydrogène vert est une bonne idée mais qui coûte cher et fait appel à des investissements colossaux étrangers. Les premières bouteilles de gaz sont attendues en 2023.

Les observateurs s’interrogent si cette nouvelle ressource va profiter aux Mauritaniens et à la SOMAGAZ. Sur la hausse des prix des denrées alimentaires qui remontent bien avant le covid-19 constitue un exemple frappant d’une longue absence de politique agricole.

L’autosuffisance alimentaire est mise en avant pour cacher les politiques d’effacement des populations du Sud confrontées depuis 1983 à la spoliation de leurs terres agricoles au profit d’investisseurs nationaux et étrangers. Le gouvernement actuel mise sur l’agriculture pluviale qui repose sur une mécanisation des cultures et des semences améliorées. Ce qui exclut les petits agriculteurs sans moyens qui devront céder leurs terres à l’Etat.

Enfin les secours urgents aux sinistrés des inondations chaque année constituent un baromètre des catastrophes naturelles dont les conséquences humaines et matérielles et économiques sont incalculables. Face à cette situation il est urgent que le gouvernement cesse de faire une politique de réaction mais d’action d’un programme à court et à long terme qui anticipe les prévisions météorologiques et qui prépare les populations à se prendre en charge c’est-à-dire à l’éducation de la citoyenneté. C’est également la politique du développement local qui est pointée du doigt et qui vise les collectivités locales.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 18 juillet 2022)

 

 

 

 

 

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