Génocide des noirs Mauritanie : Ould Aziz tance Ould Ghazouani

En déclarant lors de sa conférence de presse cette semaine à Nouakchott que si Ould Ghazouani veut la justice pourquoi s’en prendre seulement à lui et non les tueurs l’ancien président mauritanien Ould Aziz insinue ceux qui ont commis le génocide des noirs durant les années de braise.

Les observateurs n’en reviennent pas. Et les réseaux sociaux s’emballent. Pour la première fois un ancien chef d’Etat qui jette une pierre dans le jardin de la justice en tirant des boulets rouges sur l’impunité qui fait rage depuis des décennies. Cette politique de fuite en avant entretenue par les locataires du palais de Nouakchott depuis la chute de Ould Taya en 2005. C’est une déclaration surprenante mais en même temps révélatrice du double visage de Ould Aziz. Une face machiavélique sous le manteau de l’autoritarisme dont les vieilles recettes de restrictions des libertés et de coups d’état constitutionnel permanent pour gouverner pendant plus de 10 ans.

Et une face de chef de tribu qui l’a amené à se proclamer président des pauvres pour enrichir son clan familial d’abord. Une gouvernance tribale qu’il a installée au plus haut niveau de l’Etat et qui lui a valu aujourd’hui une convocation devant la police des crimes économiques et financiers qu’il ne reconnaît pas en attendant de se retrouver devant un tribunal ordinaire et/ou la haute cour de justice. Ainsi donc ce lien ténu avec la vérité ressemble fort à son mépris pour la justice surtout quand c’est lui qui est visé par un rapport d’enquête parlementaire.

A vrai dire sa position de victimisation lui offre l’occasion de jouer de sa capacité à tordre les faits pour lancer des piques surtout à son ancien et frère d’armes qu’il avait lui-même choisi pour le remplacer contre vents et marées. Ould Aziz a choisi d’appuyer sur le talon d’Achille là où lui-même a échoué ainsi que ses prédécesseurs c’est à dire la question du génocide des noirs durant les années de braise de 86 à 91 en déclarant pourquoi la justice veut s’en prendre à lui et non les tueurs. La propension à rejeter la responsabilité aux autres est évidente dans cet exercice médiatique comme la Mauritanie est toujours à la traîne en matière des droits de l’Homme.

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 29 août 2020

 

 

 

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