G5 Sahel :  un vent fort souffle dans les capitales du Sahel après le retrait du Mali

Les observateurs reviennent ce début de semaine sur le retrait du Mali du G5 Sahel qui marque un nouveau pas vers son isolement dans la sous-région sahélo-saharienne. C’est une nouvelle crise politique et militaire qui se dessine après 8 ans d’existence de l’organisation.

C’est une zone de turbulence sans précédent que traversent les 5 pays du G5 Sahel depuis sa création en 2014 à Nouakchott, la capitale de la Mauritanie qui abrite le collège de défense de l’organisation. Son président Ould Ghazouani est considéré comme une pièce maîtresse de l’organisation avec une expérience dans le domaine de la lutte contre le terrorisme islamiste enviée par les pays membres avec zéro attaque terroriste depuis 11 ans. Et avec son homologue nigérien, ils sont considérés par Paris comme l’espoir de la renaissance de Barkhane mais qui vient de prendre un second coup avec le retrait du Mali du G5 Sahel. Un dispositif pour la France pour pérenniser sa présence militaire au Sahel.

En claquant la porte, le Mali fragilise l’opérationnalité militaire dans les trois frontières (Burkina-Mali et Niger) ciblées par les Djihadistes ces dernières années. C’est également la MINUSMA qui est menacée de quitter le Mali. Sur le plan politique c’est un fiasco d’abord pour le G5 Sahel qui fait deux poids deux mesures pour la présidence tournante de l’organisation pour justifier les sanctions de la CEDEAO contre le Mali et la situation d’autorités de transition alors que le Tchad est épargné en particulier grâce à l’indulgence de la France qui ferme les yeux sur la dynastie Deby, l’impuissance de l’organisation sous-régionale et de l’UA .Et le Burkina Faso est toujours en discussion depuis le coup d’Etat avec la CEDEAO.

Le retrait du Mali du G5 Sahel cache également des malaises au Tchad avec en toile de fond la défiance du peuple tchadien à la France. Les manifestations cette semaine de la jeunesse tchadienne contre l’ingérence de la Paris dans la politique intérieure, confirment les sentiments anti-français des peuples désormais jaloux de leur souveraineté.

Le Mali pourrait faire tache d’huile si l’Elysée poursuit sa politique de domination dans les pays anciennement colonisés. C’est ce qu’on appelle communément la Françafrique. Ce vent fort qui souffle dans les capitales du Sahel pourraient se transformer en violentes tempêtes de pluies et de sables qui pourraient atteindre toute l’Afrique subsaharienne.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 17 mail 2022)

 

 

 

 

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