Incontestablement la dénonciation cette semaine à Bamako des accords de défense avec la France par les autorités de transition maliennes, est un nouveau tournant dans les relations entre Bamako et Paris. Une remise en cause de la coopération militaire entre les deux pays depuis des décennies qui annonce la fin de la Françafrique dans cette ex-colonie française qui veut prendre son destin en mains.
Le moins qu’on puisse dire ce forcing du colonel Goita est attendu des observateurs depuis le départ de Barkhane du Mali et le retrait de ses bases au Nord du pays. C’est l’arrivée des mercenaires russes de Wagner qui exacerbe Paris contraint à partir de la dénonciation des accords de défense de n’avoir plus de base légale pour opérer sur le sol malien.
Le colonel Goita brise ainsi un des chainons les plus puissants de la Françafrique qui maintenait le Mali dans le giron de l’Elysée depuis 1960. Le peuple malien l’a rêvé et c’est la jeune junte militaire qui l’a réalisé. Le Mali est le premier pays africain de l’Ouest à tenir tête à la puissance colonisatrice hormis la Guinée de Sékou Touré au moment des indépendances.
Les observateurs ont tendance à expliquer ce sentiment anti-français comme le retour du panafricanisme cher à l’un de ses illustres fondateurs le ghanéen Kwame Nkrumah. Et puis c’est le réveil de la société civile qui participe à l’éveil des peuples africains pour reconquérir leur souveraineté nationale. Les russes et les Djihadistes ont contribué indirectement au réveil brutal de Bamako.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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