Les observateurs reviennent cette fin de semaine sur le sit-in à l’initiative de l’Organisation pour l’officialisation du pulaar, soninké et wolof devant le ministère de l’Education nationale. Les manifestants réclament la réintroduction des LN dans le système éducatif à la veille de la réunion préparatoire du dialogue politique.
Un message fort au parti au pouvoir l’UPR et à l’opposition que les Mauritaniens peuvent compter sur la société civile pour faire barrage à tout projet qui exclut les LN dans l’enseignement. La présence d’anciens enseignants de l’ancienne Institution des Langues Nationales au rassemblement d’hier devant le ministère de l’Education nationale, est très significative.
Un deuxième message que l’expérience réussie de l’enseignement des LN de la réforme de 1979, est une réalité indéniable. Une page de progrès dans la diversité linguistique. C’est une manifestation qui vient à point nommé à la veille du dialogue politique tant attendu par les observateurs et elle s’inscrit dans une démarche de rejet du projet de loi d’orientation du ministre de l’Education qui remet en cause les grandes lignes du rapport de la concertation nationale pour un système éducatif unique.
Autrement dit un projet éducatif qui exclut les écoliers non arabophones. L’Organisation pour l’officialisation des LN entend ainsi se mobiliser pour une politique linguistique égalitaire en Mauritanie.
La marche à Nouakchott cette fin de semaine est un prélude à d’autres combats dans un pays où les cultures des communautés négro-africaines sont invisibles dans les médias publics et dans l’administration et dans la politique culturelle du gouvernement et leurs langues servant à amuser la galerie. Une négation culturelle qui remonte à l’indépendance.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com
