L’interview exclusive du président mauritanien à la revue Horizons à l’occasion de la célébration du 61ème anniversaire de l’indépendance, est considérée par les observateurs comme un copier-coller raccourci de son discours à la nation. Ould Ghazouani contourne encore une fois l’épineuse question nationale, la cohabitation pour insister sur son bilan de plus de deux années de gouvernance.
En renvoyant d’emblée la balle au peuple mauritanien pour évaluer son bilan, Ould Ghazouani fait preuve de démagogie politique pour éviter de plonger dans l’autosatisfaction. Et il sait qu’en se livrant exclusivement aux questions de la revue Horizons il peut donner une image positive d’un président d’actions que symbolisent ses engagements et ses priorités.
Autrement dit son programme quinquennal qu’il considère en faveur des pauvres. Il ne rate plus l’occasion de se faire un peu de pub pour valoriser le travail du gouvernement notamment dans le domaine social où il peut vanter en voie de réduire la fracture sociale.
Les milliards d’ouguiya injectés dans ce secteur sont considérés encore insuffisants par les observateurs qui pointent un pays immensément riche et pauvre à la fois. Et même si le président a brossé les chantiers dans le domaine de l’éducation, de la santé, de l’agriculture et de l’élevage, de l’hydraulique et de l’énergie et des infrastructures, il n’en demeure pas moins que ce n’est pas un président pour tous les Mauritaniens.
Son silence depuis son accession au pouvoir sur le passif humanitaire est une volonté manifeste de ne pas réconcilier les Mauritaniens. Un chef de l’Etat est le garant de l’unité nationale et de la cohésion sociale, c’est la clé de voûte du vivre ensemble.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 30 novembre 2021)
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