Les observateurs reviennent cette fin de semaine sur la rencontre du président français avec ses homologues burkinabé, tchadien et nigérien dans la capitale française en marge de la conférence internationale pour la Libye et le forum sur la paix. Un mini-sommet sur fond d’absence du Mali et de la Mauritanie, membres du G5 Sahel.
Secret de polichinelle. La tension entre Paris et Bamako est toujours tendue. Même si cette consultation du président français avec ses homologues du Burkina, du Niger et du Tchad était centrée sur la situation sécuritaire très préoccupante au Sahel à la lumière de la réorganisation de Barkhane, ce mini-sommet cache en réalité la volonté de Paris d’isoler le Mali. Le chef de l’Etat français n’a toujours pas digéré le choix de la Russie par les putschistes de Bamako comme nouveau partenaire. L’histoire est en train peut-être de se répéter comme du temps de la guerre froide en Afrique.
Le Mali attaché aux valeurs socialistes et au non-alignement des deux superpuissances mondiales, s’était tourné vers l’URSS dès 1961 pour s’affranchir de la tutelle française. 60 ans après, c’est le colonel Goïta qui se tourne vers la Russie pour combler le départ des soldats français au Nord du pays et le retrait de ses deux principales bases militaires. Une parenthèse historique qui remet les pendules à l’heure avec le Mali qui entend rester dans le giron du G5 Sahel mais avec les mains plus libres pour assurer la sécurité dans tout le territoire et ne pas respecter le délai de la CEDEAO pour transition démocratique en février 2022. Le président français tient beaucoup au G5 Sahel même si le président Ould Ghazouani n’a pas effectué le déplacement à Paris pour des raisons de calendrier.
Le président mauritanien étant une des pièces du puzzle le plus important dans la lutte contre le terrorisme islamiste au Sahel et sur lequel repose en partie la paix au Mali. D’une pierre, le forum sur la paix, Macron en a fait deux avec la conférence internationale pour la Libye. Pas de paix au Sahel sans la stabilité politique en Libye.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 14 novembre 2021)
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