Mauritanie : la politique de chiffres du gouvernement de Ould Bilal à l’index

200 millions d’ouguiya pour financer plus de 700 projets sociaux, 229 localités de la zone frontalière avec le Mali ciblées pour l’amélioration des conditions de vie des populations, 1000 gardiens du quartier chic de Travragh Zeina déguerpis, plus de 2 milliards d’ouguiyas pour les médias publics, 300000 tonnes par an pour combler le déficit en légumes. Autant de chiffres livrés par le gouvernement en une semaine pour relancer le programme quinquennal dont la lenteur était indexée par le président Ould Ghazouani à l’occasion des conseils de ministres hebdomadaire.

 

C’est une politique de chiffres qui met en lumière une équipe gouvernementale au charbon après le deuxième anniversaire de l’accession au pouvoir de Ould Ghazouani. L’épine dorsale de la réactivation du programme quinquennal est symbolisée par le volet social qui touche pratiquement tous les secteurs grâce au programme « TAAZOUR » pour lutter contre l’exclusion et la marginalisation. Les personnes en situation de handicap ne sont pas oubliées avec 200 millions d’ouguiya qui serviront à financer plus de 700 projets sociaux dans le pays.

Mais encore faudrait-il pour empêcher les plus fragiles de mendier dans la rue, leur apprendre à pêcher. Ce n’est pas le même problème pour les populations dans la zone frontalière avec le Mali confrontées à la guerre et au déplacement des populations maliennes, des réfugiés que le HCR et la Mauritanie ont pris en charge depuis 2013. Le gouvernement vient de cibler 229 localités pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Une première leçon qu’il vient de tirer à la suite des émeutes de R’Kiz. La capitale n’est pas en reste avec la prolifération de squatters dans les quartiers les plus huppés. Par exemple, 1000 gardiens de Travragh Zeina sont déguerpis et relogés dans les quartiers périphériques.

Les observateurs attendent plus des réponses durables comme la construction de logements sociaux pour tous les Mauritaniens. Un autre chapitre qui pointe la nouvelle politique agricole après plus de 60 années de fiasco c’est la production de légumes dont 85 pour cent sont importés.

Autrement dit, les Mauritaniens consomment ce qu’ils ne produisent pas et vice versa. Pour arriver à une autosuffisance dans ce domaine, il faut 300000 tonnes par an. Pour inverser cette tendance, un état des lieux est en cours pour un plan stratégique sur fond d’une campagne 2021-2022 qui va déployer 12 pépinières collectives dans les zones de production prévues à cet effet.

Enfin le secteur protégé par Ould Ghazouani depuis son accession au pouvoir, la presse publique pour redorer son image à l’intérieur comme à l’extérieur, se taille une grosse part du gâteau avec 2 milliards d’ouguiya de plus pour prendre son envol à partir de 2022. Des chiffres qui laissent planer un gouvernement de technocrates incités à produire sans traîner des résultats de l’exécution de leurs missions.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 15 octobre 2021)

 

 

 

 

 

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