Mauritanie-Mali : la crise des Touaregs, un nouveau casse-tête pour Ould Ghazouani

Après l’afflux des réfugiés Touareg à la frontière avec le Mali, les autorités de Nouakchott pourraient être dans l’embarras pour l’accueil de ces milliers de femmes et enfants fuyant la guerre contre les jihadistes au Mali.

L’image de cet exode des Touaregs circule depuis quelques sur les réseaux sociaux. En attendant la confirmation officielle des autorités de Nouakchott c’est une seconde crise humanitaire qui se profile à l’horizon après les 65 000 réfugiés déjà dans les camps de Mberra arrivés depuis 2012, la première opération militaire française Serval au Mali.

Derrière ces réfugiés Touareg c’est la question Touareg qui est pointée du doigt par les observateurs. Une des questions identitaires d’une population qui remonte à plus d’un siècle né de la résistance de ce peuple de nomades à la colonisation française.

Au-delà c’est le cœur de la crise malienne exacerbée par l’occupation du Nord du Mali par les islamistes terroristes qui jouent la carte de la rébellion Touareg portée par le Mouvement national de libération de l’AZAWAD, une fédération de plusieurs mouvements Touaregs pour l’autodétermination de l’AZAWAD qui correspond historiquement à trois régions du Mali : Gao, Kidal et Tombouctou.

Ce rapprochement entre les deux ennemis des autorités de Bamako est vite stoppé par Serval en 2012. Une première crise humanitaire qui entraînera la fuite de milliers de Touaregs vers la Mauritanie dans les camps de Mberra à la frontière. Ils sont aujourd’hui 65 000 réfugiés recensés par le HCR.

Plus d’une décennie après la Mauritanie et le Mali se dirigent vers une seconde crise humanitaire avec l’afflux d’autres Touaregs des femmes et des enfants fuyant l’insécurité au Mali. La junte militaire qui s’est tournée vers Moscou a coupé le cordon ombilical avec la France qui a retiré ses bases militaires et en particulier Barkhane avant de claquer la porte du G5 Sahel.

La présence des forces mercenaires de Wagner change la donne militaire dans ce pays devenu la cible privilégiée des organisations terroristes Al Qaeda et l’Etat Islamique. Une nouvelle situation confuse et dangereuse qui entraine la fuite des plus vulnérables les femmes et les enfants vers la frontière avec la Mauritanie.

Les autorités de Nouakchott devront se préparer à faire face à cet afflux de réfugiés qui vient au mauvais moment, les élections du 13 mai prochain. Un nouveau casse-tête pour Ould Ghazouani pour le futur protectorat de l’AZAWAD en bordure du fleuve Sénégal sous la protection de la Mauritanie en partenariat avec la France le Mali et l’Algérie.

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 01 mai 2023)

 

 

 

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