Antiracisme – Les ambassades américaines aux couleurs de Black Lives Matter

Les ambassades américaines du monde entier ont reçu l’autorisation, mardi 25 mai, de déployer des drapeaux du mouvement antiraciste Black Lives Matter. Un signal fort, un an après la mort de George Floyd.

La décision, prise par le secrétaire d’État, Antony Blinken, est inédite. À Athènes, Madrid ou encore Sarajevo, les ambassades américaines ont recouvert leurs façades de grands drapeaux noir et blanc, mardi 25 mai. Sur ces tentures, des mots bien connus de la jeunesse antiraciste : “Black Lives Matter” (“Les vies des Noirs comptent”), en soutien au mouvement militant du même nom.

Un an après la mort de George Floyd, un Africain-Américain de 46 ans tué par un policier blanc à Minneapolis, l’administration Biden souhaite montrer au monde qu’elle s’engage, selon Foreign Policy. Cette initiative “reflète la prise de conscience croissante que l’injustice raciale peut inciter d’autres pays du monde à déclencher un retour de bâton”, assure le journal américain, qui précise que chaque ambassade a eu le choix de s’impliquer, ou non, dans l’opération.

Depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche, le pays tente de se donner une image de défenseur des droits humains à l’étranger. Mais les efforts des ambassades sont souvent “sapés” par le “racisme” des États-Unis, pointé du doigt par leurs interlocuteurs. Interrogé par la revue, un diplomate qui souhaite rester anonyme se réjouit du soutien à Black Lives Matter, même s’il considère que cela ne suffit pas : “C’est un signe positif et un pas historique dans la bonne direction.”

Tourner la page de l’ère Trump

 

L’opération risque pourtant de soulever des critiques, note Foreign Policy, particulièrement chez les conservateurs américains. Les républicains ont déjà dénoncé plusieurs campagnes de communication menées par l’administration Biden, la CIA ou encore l’armée en faveur de la diversité. Le journal explique :

Les législateurs conservateurs affirment que ces campagnes poussent les services chargés de la sécurité nationale à faire trop d’efforts pour être ‘politiquement corrects’ et ‘woke’ [attentifs aux injustices de toutes sortes ou, dans un sens péjoratif, ‘bien-pensants’].”

Joe Biden rompt ainsi avec les positions de son prédécesseur, Donald Trump. Black Lives Matter est régulièrement la cible de l’ancien président, qui a qualifié le mouvement de “mafia de gauche”. La majorité de ses partisans ne soutient pas l’organisation.

Foreign Policy – Washington

Source : Courrier international

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