Mauritanie : défis de 2021 de l’opposition attendus par les observateurs

2020 aura été pour l’opposition mauritanienne une année au révélateur de la covid-19. 2021 s’annonce comme une année encore difficile pour que l’opposition remette en cause l’union sacrée contre une deuxième vague très forte. Mais les observateurs attendent surtout un sursaut pour lancer un véritable dialogue politique avec le pouvoir à la hauteur des enjeux de l’unité nationale et la cohésion sociale.

Des défis 2021 sur fond d’un dialogue social lancé par le parti de la majorité considéré comme un ballon-sonde pour le dialogue politique en perspective. Pour les observateurs l’année nouvelle devra ouvrir une nouvelle page pour une opposition à la fois conquérante et ambitieuse et très critique du pouvoir qui a déjà profité de la crise sanitaire provoquée par la covid-19 pour rassembler toute la classe politique autour d’une union sacrée contre le coronavirus. Un bouclier pour affronter le premier trimestre de 2021 avant l’arrivée des vaccins qui constitue un espoir pour les 4 millions d’habitants que compte le pays. L’opposition éprouvée avec des personnalités testées positives durant cette deuxième vague ne voit pas d’un mauvais œil toutes les mesures restrictives du gouvernement pour soulager les hôpitaux saturés qui font face de plus en plus à des cas graves faute de lits de réanimation et d’équipes médicales suffisantes.

A partir du deuxième trimestre de 2021 l’opposition est appelée à mettre fin à un état de grâce du président dont la gestion de la crise est toujours décriée par les observateurs. Il s’agira pour les chefs de l’opposition d’avoir une vision à court et à long terme pour mettre en place une plate-forme commune de revendications pour préparer le dialogue avec le pouvoir lequel entend mener les débats sur le terrain social d’abord. Et d’aller ainsi en ordre de bataille pour éviter le piège d’une opposition dialoguiste à laquelle tient la majorité pour tourner le dos aux questions d’intérêt national qui fâchent comme le règlement du passif humanitaire, talon d’Achille de tous les gouvernements précédents excepté en 2007 la gouvernance du feu SIDIOCA.

Les observateurs ne veulent plus d’une opposition molle qui se cache derrière des partis qui ont du mal à se renouveler ou de se recomposer pour être plus forts face à un parti de la majorité hégémonique qui prend des initiatives. Le statut de l’opposition est de s’opposer au pouvoir et non de flirter avec lui depuis l’avènement des militaires au pouvoir en 78.

Dans un pays qui n’a cessé ces dernières années à se fracturer l’opposition a déjà une arme contre la difficile cohabitation écornée depuis l’aube des indépendances. Elle n’a pas d’autres choix que d’effectuer un virage politique sur toutes les lignes pour une confrontation avec Ould Ghazouani sur la révision du système électoral, les deux lois relatives au conseil constitutionnel et à la CENI. Les deux mamelles du pouvoir qui organisent jusqu’ici la tricherie politique et la fraude.

Le vrai poison des mauritaniens c’est le système politique érigé depuis 60 ans en racisme d’Etat. Les observateurs attendent de l’opposition un diagnostic et des remèdes contre cette maladie congénitale.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 11 janvier 2021)

 

 

 

 

 

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