Le mot du jour – En Afrique, le “Pochvid-20” pourrait tuer plus vite que le Covid-19

Surnommée “Pochvid-20” dans les rues du Burkina Faso, la pauvreté due aux mesures de confinement guette une large partie de la population des pays pauvres. En Afrique, elle pourrait tuer plus de gens encore que le Covid-19, prévient un éditorialiste burkinabé du site d’information Wakat Séra.

Il est extrêmement dangereux et s’est répandu en seulement quelques jours de confinement auprès de ceux qui ont encore le cœur à l’humour. Dans les rues du Burkina Faso, on lui a tout de suite trouvé un nom, révèle l’éditorialiste de Wakat Séra : le “Pochvid-20”.

Le “Pochvid” – comprenez “poches vides” – a atteint une grande partie de la population. “Il a jeté le long des rues les femmes dont les marchandages font fi de la distanciation sociale d’au moins un mètre préconisée, le boucher, assailli par ses clients, qui découpe la viande et encaisse son argent avec la même main ensanglantée qui va de la carcasse de bœuf à la poche et au visage pour essuyer cette sueur bien agaçante. Des fonctionnaires surpris par les mesures d’interdiction de circuler des véhicules de transport et qui voudraient rejoindre leur ville d’origine pour y toucher leurs salaires. Des chauffeurs de taxi n’en pouvant plus, qui ont décidé de sortir pour travailler, même s’ils doivent mourir du Covid-19”, poursuit le média.

Plus mortel que le Covid-19

 

En effet, alors que le virus continue de s’étendre au Burkina Faso avec 261 cas confirmés au 1er avril, les autorités ont pris des mesures strictes. Mise en quarantaine des villes touchées, dont la capitale, Ouagadougou, fermeture des grands marchés, interdiction des rassemblements, fermeture des bars et restaurants… Si le but est d’endiguer la pandémie, les conséquences économiques se font déjà durement sentir, alors que la majorité de la population n’a aucune économie ou épargne. Environ 40 % des habitants du pays vivent au-dessous du seuil de pauvreté, selon les dernières données de la Banque mondiale.

Pas de sécurité sociale, pas d’indemnités chômage, pas d’aides… la population est “sans filet”, et Wakat Séra estime que les mesures appliquées en Europe ne peuvent l’être dans un pays où les gens vivent au jour le jour. Tandis que “Covid-19 et Pochvid-20 se tiennent pour l’instant par la main, dans une solidarité inquiétante”, il y a urgence car le Pochvid-20 “risque de tuer plus vite que le Covid-19”, estime l’éditorialiste.

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