Crise postélectorale Mauritanie : deux défis majeurs de l’opposition pour un dialogue inclusif

L’opposition va descendre dans la rue après l’investiture du président mauritanien Ould Ghazouani et en même temps elle devra engager un dialogue inclusif et constructif avec le pouvoir. Une ambivalence des leaders de l’opposition qui relance le débat sur l’alternance démocratique en Mauritanie.

 

L’opposition mauritanienne doit reconnaître avant tout sa défaite même si les élections sont entachées de fraudes et d’irrégularités administratives. C’est le préalable pour aller au dialogue avec un pouvoir qu’elle ne reconnaît pas. Ces pourparlers nécessitent pour les deux parties des compromis et non des compromissions. Ensuite deuxième préalable c’est l’unité avant toute action. Les 4 candidats malheureux doivent accorder leur violon pour s’insérer dans un processus de rassemblement plus large.

Le FNDU qui regroupe 11 partis de l’opposition démocratique, est appelé à être élargi aux autres forces patriotiques en première ligne la coalition VE dont le Mémorandum sur les élections est attendu par les observateurs. Ce document pourrait prendre la forme d’une proposition d’un texte de lois par exemple sur le système électoral. Il s’agit d’un front commun pour engager un dialogue inclusif et constructif avec le nouveau pouvoir lui-même appelé à une mutation pour une gouvernance juste et apaisée. C’est une étape qui demande du temps et de l’énergie et à fortiori une nouvelle stratégie.

Dans cette perspective deux défis majeurs attendent l’opposition. Premièrement relancer la révision du processus électoral avec comme objectif la création d’une nouvelle CENI vraiment indépendante et compétente de par sa composition avec une place à la société civile. De même pour le conseil constitutionnel outre les nominations du chef de l’exécutif, l’opposition qui siège au parlement devra choisir ses représentants et enfin avec un mélange d’autres personnalités juristes sans étiquettes. C’est une grande réforme porteuse d’espoir pour la démocratie. Et deuxièmement à défaut de cette transparence, l’opposition devra jouer la carte du retour des militaires dans leurs casernes qui passe par un amendement de la constitution. C’est une revendication qui fait l’unanimité au sein des 4 candidats et au sein de toute l’opposition et la société civile et qui a tout son sens dans ce contexte de crise postélectorale qui a failli basculer le pays dans une guerre civile. Sans ces deux mamelles d’une république exemplaire pas d’alternance démocratique.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

(Reçu à Kassataya le 23 juillet 2019)

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