Présidentielles Mauritanie : la crise post-électorale vire à la théorie du complot

La Mauritanie traverse actuellement une grave crise post-électorale après l’élection au premier tour de Ould Ghazouani contestée par l’opposition et la jeunesse mauritanienne dans les quartiers populaires à Nouakchott et à l’intérieur du pays notamment dans la vallée et à Nouadhibou. Cette situation atteint son paroxysme avec l’accusation de Nouakchott des pays voisins le Sénégal le Mali et la Gambie d’être responsables de la déstabilisation de la Mauritanie à travers leurs ressortissants dans le pays.

Une fuite en avant des autorités de Nouakchott pour justifier les origines des émeutes urbaines dans tout le pays. Une grave accusation qui risque de peser sur les relations entre ces 3 pays frères dont les ressortissants n’ont rien avoir avec le soulèvement populaire de la jeunesse. C’est un prétexte fallacieux pour régler encore une fois un problème mauritano-mauritanien la difficile cohabitation des différentes composantes nationales.

C’est dans ce sens que s’inscrit l’arrestation arbitraire du président des FPC Samba Thiam dont les observateurs ignorent le lieu de détention. Encore un coup du pouvoir pour liquider les leaders afro-mauritaniens.

En saccageant les locaux du candidat KHB et celui de Ould Abeid au lendemain des résultats provisoires par la CENI le pouvoir entend détruire des symboles. Et en coupant l’Internet du pays le pouvoir veut contrôler toutes les informations et couper les mauritaniens des réseaux sociaux qu’ils qualifient de responsables des discours de haine entre les communautés. Toute cette dérive autoritaire relève d’une théorie de complot que le régime de Ould Aziz met en place pour couvrir après son coup d’Etat constitutionnel le coup d’Etat électoral du 22 juin dernier. Rien ne justifie dans ce contexte tendu de discours incendiaires d’où qu’ils viennent.

Les autorités de Nouakchott devront apaiser la situation en arrêtant les arrestations et les violences policières contre les manifestants pour éviter que le pays bascule dans une guerre civile.

 

 

Bakala KANE

(Reçu à Kassataya le 26 juin 2018)

 

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