Mauritanie : le nouveau règlement intérieur de l’Assemblée nationale fait polémique

En adoptant cette semaine à Nouakchott des sanctions pécuniaires et disciplinaires contre les députés le nouveau règlement intérieur du parlement mauritanien fait étalage d’un Etat policier à l’image de son chef de l’exécutif en mauvaise fin de règne.

Pour les observateurs il s’agit d’un putsch de la majorité contre les députés de l’opposition. Cette modification vise à gommer les contradictions et faiblesses du gouvernement et de donner ainsi plus de pouvoir au chef de l’Etat comme dans une monarchie. Sanctionner un député pour ses positions politiques est une atteinte à la démocratie et aux droits du parlementaire. Et au-delà la constitution. C’est la diversité d’opinion qui prend un sérieux coup. Et ce musèlement des forces de l’opposition va faire du parlement un haut- parleur du pouvoir.

En réalité ces modifications du règlement intérieur sont des copier/coller des lois récentes contre les discriminations qui visaient à stigmatiser l’IRA, le parti islamiste TAWASSOUL et les partis afro-mauritaniens qui forment aujourd’hui la coalition « Vivre Ensemble » pour les présidentielles du 22 juin prochain. Avec ce changement les députés coupables ne pourront plus exercer normalement leur rôle dans cette assemblée pourtant majoritairement UPR. Cette nouvelle couche de dictature militaire considérée par les observateurs comme une instrumentalisation du parlement à des fins politiques est un secret de polichinelle. Le pays se dirige tout droit vers le culte de la personnalité à l’image des monarques.

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

(Reçu à Kassataya le 01 juin 2019)

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