France-Afrique : la Françafrique en mode activé d’ en marche

Le président français Emmanuel Macron est attendu à Tunis le 31 janvier prochain et à Dakar à partir du 1er février. Deux visites qui s’inscrivent dans le cadre d’une nouvelle politique africaine de l’Elysée avec une forte dose de sécurité et de partenariat économique.

 

Dans la capitale tunisienne le locataire de la rue Faubourg Saint-Honoré s’entretiendra avec le président Béji Caïd Essebsi avant de se recueillir au Musée Bardo visé par l’attentat terroriste en 2015. Un dossier qui tient à cœur Macron et qui en fait son cheval de bataille contre les jihadistes dans le continent africain.Il sera question également pour les deux pays d’ouvrir le forum économique aux investisseurs tunisiens et français.Une aubaine pour les entreprises françaises dans un contexte de reprise économique et de croissance plus ou moins retrouvée.Au pays de la Téranga le président français tentera de rassurer son homologue sénégalais Macky Sall sur la dernière phase du chantier TER dont le coût exorbitant plus de 560 milliards de FCFA est considéré par les observateurs comme le plus grand scandale technico- financier depuis 1960 .

La construction et l’exploitation confiée aux français en l’occurrence la RATP et la SNCF relèvent des anciennes pratiques des lobbies de la Françafrique avec la nouveauté c’est l’esprit d’entreprises qui prime sur les relations .Autrement dit le savoir faire des entrepreneurs africains. La visite également des soldats français est un moment fort pour le chef des armées d’encourager ses troupes et en filigrane renforcer les accords de défense avec le Sénégal.Un autre point noir de ce réseau occulte symbolisant la constante domination militaire française sur ses anciennes colonies.Un cordon ombilical que l’ancien président Wade avait rompu et que son successeur Macky Sall a rétabli illiquo presto.Dans la capitale sénégalaise il sera question aussi de partenariat avec le sommet mondial pour l’éducation auquel participeront plusieurs chefs d’Etat africain .L’occasion pour Macron de réitérer la priorité à l’éducation des filles. Et son séjour au Sénégal sera enfin marqué le 3 février prochain par une visite à St-Louis , vieille ville française et centre d’élégance et de bon goût sénégalais.Un aspect historique de la ville de Faidherbe relégué au second plan à cause de l’érosion côtière et du réchauffement climatique . Une menace qui ne laisse pas indifférent le président français défenseur du climat et de la transition écologique.Ces deux déplacements africains s’inscrivent dans une nouvelle vision du patron du mouvement en marche qui consiste à recentrer la politique africaine de l’Elysée sur deux points forts la sécurité d’abord problème numéro un mondial pour lutter contre le terrorisme islamiste .La France étant le pays européen le plus visé par les attentats.

Cette nouvelle situation a conduit l’Elysée à lier sa politique d’aide au développement à la problématique sécuritaire.Dans le cadre du Sahel G5 Macron entend que les chefs d’état africains se prennent plus en charge.L’idée est de les responsabiliser davantage.Et depuis son élection le nouvel homme fort de l’Hexagone a commencé par préserver le pré carré africain en recevant ses homologues à Paris et en sillonnant leurs capitales pour donner un nouveau souffle à la force conjointe du G5 au Sahel d’un côté et de l’autre amorcer un nouveau partenariat économique avec les pays méditerranéens avec la volonté de réussir l’Union de ces pays.Cette Françafrique d’en marche est plus dynamique sur la forme mais au fond obéit aux intérêts majeurs de la France avec une présence de plus en plus d’entreprises dans beaucoup de secteurs clés de l’économie des pays africains .Résultats des courses un partenariat gagnant et perdant pour l’Afrique relayé même par l’Union européenne. Aujourd’hui le choix du nouveau locataire de l’Elysée est clair aller vers la modernité des pays africains tout en gardant un paternalisme juvénile décrié par les observateurs par exemple lors de l’étape burkinabé où Macron a maladroitement donné des leçons de bonne gouvernance à son homologue du Burkina et ouvert ainsi tout au long de cette tournée africaine un boulevard de discours d’émancipation des peuples africains.

 

 

Bakala KANE

 

(Reçu à Kassataya 29 janvier 2018)

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