L’image monstrueuse de l’ancien président mauritanien Ould Taya exilé à Doha au Qatar symbolisant une déchéance physique circule cette semaine sur les réseaux sociaux. Un portrait qui ressemble fort au visage hideux d’un certain Saddam Hussein traqué par les américains avant de sortir du trou dans lequel il avait trouvé refuge.
La comparaison des deux anciens dictateurs mauritanien et irakien est raison. Ould Taya s’est inspiré de Saddam Hussein ou du moins de son idéologie Baathiste pour gouverner d’une main de fer la Mauritanie de 84 à 2005. Vingt et un an au cours duquel il a initié d’abord une arabisation à outrance pour exclure la communauté afro-mauritanienne de l’ensemble des rouages de l’Etat avant d’initier une déportation de plus de 60000 d’entre eux au Sénégal et au Mali. Cette « dénégrification » de la Mauritanie atteint son paroxysme avec des exécutions extrajudiciaires de 28 soldats noirs en 91 à Inal.
C’est le visage de ce génocidaire vieillissant marqué par ces crimes commis contre ses propres populations qui circule cette semaine sur les réseaux sociaux suite à un reportage dans une clinique à Doha. Une image qui parle d’elle-même et n’échappe pas aux observateurs. La ressemblance à la déchéance de l’ancien président irakien tué par les américains est très forte. La chance de Ould Taya c’est d’avoir obtenu l’asile au Qatar.
Mais toujours vivant il a toujours les plaintes internationales pour des crimes contre l’humanité suspendues comme une épée de Damoclès. En regardant cette photo les veuves et orphelins et toutes les victimes des déportations de 89 peuvent toujours espérer que les tribunaux belges et français redoublent de vigilance pour que les plaintes aboutissent à temps.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 04 février 2019)
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