Sommet économique arabe : deux annonces et un cafouillage

Le président Michel Aoun appelle à la création d’une banque arabe pour la reconstruction et le développement.

Dire que la quatrième session du sommet économique arabe, qui s’est tenue hier à Beyrouth, n’a pas débouché sur des avancées décisives en matière de coopération économique arabe serait un euphémisme.

La seule annonce concrète aura été celle formulée par le chef de la diplomatie koweïtienne, cheikh Sabah al-Khaled al-Ahmad al-Sabah, pour la création d’un fonds d’investissement arabe pour la technologie et l’économie numérique pour un montant total de 200 millions de dollars. Il a ainsi indiqué que son pays investirait 50 millions de dollars dans ce fonds, avant que le chef de la délégation qatarie ne prenne la parole pour annoncer également une contribution de son pays à hauteur de 50 millions de dollars. « Nous solliciterons ultérieurement les autres pays arabes pour le montant restant », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil. Ce fonds est l’un des principaux points figurant dans la déclaration de Beyrouth, communiqué final du sommet, avec la nécessité de poursuivre les efforts pour la création d’une union douanière, le soutien aux PME, le développement des énergies renouvelables et l’autonomisation économique des femmes (voir encadré).

La deuxième annonce, qui se résume pour le moment à une proposition faite par le président Michel Aoun, concerne la création d’une banque arabe pour la reconstruction et le développement. M. Aoun a appelé, lors de son discours inaugural, « toutes les institutions de financement et tous les fonds arabes à se réunir à Beyrouth dans les trois prochains mois afin d’en discuter et d’élaborer les mécanismes ». En Syrie, le coût des destructions dues à la guerre est estimé par l’ONU à quelque 400 milliards de dollars.

« Créer une déception »

Mais le sommet a surtout été marqué par un sérieux cafouillage suite à la participation éclair et inattendue de l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, qui a quitté Beyrouth avant la fin de la cérémonie d’ouverture. Plusieurs médias locaux avaient rapporté dans la matinée que le Qatar couvrirait tous les frais d’organisation du sommet et verserait un dépôt à terme d’un milliard de dollars à la Banque du Liban.

Ces informations, confirmées dans un premier temps par plusieurs sources affirmant être proches du dossier, ont été rapidement démenties par l’ambassadeur qatari à Beyrouth et le porte-parole officiel de la présidence libanaise, Rafic Chelala. Interrogé par L’Orient-Le Jour à ce sujet, Gebran Bassil a affirmé qu’il s’agissait « d’une rumeur que l’on a fait circuler avant même l’arrivée de l’émir pour créer une déception. J’espère que la confiance dans le Liban sera manifestée par le Qatar et d’autres pays arabes ».

Au-delà des enjeux géopolitiques, de telles mesures « auraient permis d’augmenter les réserves en devises de la BDL qui ont reculé de 5,5 % en 2018, à 39,7 milliards de dollars mais aussi d’avoir un impact positif sur la confiance des investisseurs à l’égard de la stabilité financière du pays, scrutée avec beaucoup de fébrilité », a commenté le président du Conseil économique et social des Kataëb, Jean Tawilé.

Kenza OUAZZANI/OLJ

Source : L’Orient Le Jour (Liban)

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