Mali : le spectre de guerre civile plane sur le pays

En ce début d’année c’est l’attaque des milices des Dogons perpétrée contre un village peul à Koulogon au centre du Mali faisant près de 39 morts et 18 blessés et des personnes disparues qui continue de susciter indignation et colère des observateurs des historiens et des ONG africaines et la société civile dans cette sous-région sahélo-saharienne en proie avec le terrorisme islamiste.

Ce bilan lourd relance le débat sur l’enjeu de la question peule dans cette partie occidentale du continent. L’historien mauritanien Ciré Bâ explique dans une contribution publiée cette semaine sur les réseaux sociaux et la presse nationale l’enjeu de ce début de génocide des Peuls historiquement par la réalisation d’une fédération du Mali  avec l’AZAWAD regroupant les Maures de la Mauritanie et les Touareg du Mali au sein de l’organisation commune des Régions Sahariennes.

Le massacre de 39 peuls en ce début d’année dans le village Koulogon par des milices des Dogons vient rappeler que ce projet de protectorat est ravivé aujourd’hui par le Mali et la Mauritanie et l’Algérie avec la complicité de la France. Il s’agirait d’un protectorat sous la tutelle de la Mauritanie. Un vieux rêve des dirigeants mauritaniens qui rentre dans le cadre de la « dénégrification » du pays. Nouakchott et Bamako se sont entendus pour régler ce vieux problème des peuls soulevé bien avant 1960.Les peuls de Dakar à Djibouti ont fait les frais d’une décolonisation française inachevée.

Face à la résurgence des vieux démons du passé l’historienne malienne la marraine de l’association internationale pour la promotion de la langue peule Tabital Pulaaku s’est élevée contre ces crimes  et interpelle les autorités maliennes à faire des enquêtes pour des poursuites judiciaires des génocidaires. Il s’agit pour Adame Bâ Konaré de désamorcer une bombe déjà lancée pour éviter une guerre civile au Mali.

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

(Reçu à Kassataya le 04 janvier 2019)

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