Mauritanie : la diaspora commémore le 28 ème anniversaire du massacre d’Inal

La diaspora va descendre dans la rue à Paris place Trocadéro le 25 novembre prochain avant de se rassembler devant l’ambassade de la Mauritanie. Une marche à l’initiative du comité Inal en partenariat avec des organisations nationales des droits de l’homme et politiques en France pour commémorer le massacre des 28 soldats noirs à Inal au Nord du pays le 27 novembre 90 à la veille de la fête de l’indépendance. Le 25 novembre coïncide cette année avec la fête de l’armée mauritanienne au sein de laquelle ces atrocités ont été commises.

« Terrible, cauchemardesque ». Ce sont les maîtres-mots du rescapé d’Inal Sy Mahammadou auteur du livre « l’Enfer d’Inal » qui témoignait de cette tragédie à un journaliste. Pour la mémoire des 28 soldats qui n’ont pas pu échapper à la soldatesque du régime de Ould Taya le 27 novembre 91 pour célébrer la fête de l’indépendance. Ce 27ème anniversaire du massacre d’Inal revêt ainsi une double signification. Les organisateurs entendent manifester contre l’oubli et l’impunité des tortionnaires qui sont protégés depuis 93 par la loi d’amnistie. Le comité d’Inal à l’initiative de cette marche comme chaque année interpelle les autorités de Nouakchott pour qu’elles sortent de leur silence depuis plus de deux décennies et commencent enfin le travail d’identification des sépultures pour que les veuves et orphelins fassent leur deuil. Cette mauvaise volonté politique n’est plus à démontrer.

La dernière découverte de 15 squelettes et crânes humains dont 9 ligotés aux pieds et aux mains à Choum au Nord du pays n’a pas fait l’objet jusqu’ici d’aucune enquête. Tout laisse croire à la disparition de toute trace impliquant les auteurs de ce charnier au Nord du pays où ces soldats ont été exécutés sommairement. 27 après cette tragédie nationale ce silence des autorités de Nouakchott ressemble fort à un déni de justice et un refus de la réconciliation nationale. Les observateurs rappellent qu’en 2011 les autorités de Nouakchott avaient initié un plan topographique pour la localisation et le marquage des tombes des mauritaniens disparus de 1960 à nos jours. Et 7 ans après rien n’a bougé. Une mauvaise volonté politique très troublante. Et par ailleurs le 25 novembre coïncide cette année avec la fête de l’armée mauritanienne au sein de laquelle les pires atrocités ont été commises par des officiers et sous-officiers. La majeure partie de ces génocidaires sont toujours en liberté et ne sont pas peut-être connus du grand public. Leurs noms figurent en bonne page sur toutes les plaintes internationales des ONG nationales et internationales déposées dans les tribunaux belges et français. La journée du 25 novembre et celle du 28 novembre seront pour la diaspora et pour la communauté noire deux journées de deuil national et de recueillement.

 

 

Cherif Kane
Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 17 novembre 2018)

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