Mauritanie : la CENI au banc des accusés

Après le parti de la civilisation et du développement (PCD) c’est au tour de l’Union des Forces démocratiques (UFP) d’accuser la CENI en demandant la chambre administrative de la cour suprême d’annuler le décret de nomination des membres de cette instance électorale.L’ultimatum du premier plaignant sans résultat concret ouvre la voie ainsi à un second recours juridique qui risque de connaître le même sort.Un blocage qui traduit la volonté politique de Ould Aziz d’aller jusqu’au bout de ses ambitions personnelles.

 

A quelques mois des législatives, municipales et régionales la bataille juridique contre la CENI est engagée par deux partis politiques mauritaniens.Après le parti de la civilisation et du développement de la coalition de la majorité c’est l’UFP un des principaux partis de l’opposition qui préside actuellement le FNDU qui ouvre la voie du recours pour que la chambre administrative de la cour suprême annule le décret de nomination des membres de cette prétendue instance indépendante électorale. Cette deuxième contestation a peu de chance comme la première d’aboutir dans un contexte où le pouvoir a presque tout boucler pour la mise à jour d’un fichier électoral plus favorable à l’UPR, le parti de la majorité.La remise en cause de la CENI équivaudrait à annuler tous les scrutins de 2018 et un renvoi à plus tard les présidentielles de 2019.

Le président mauritanien n’a pas l’intention de revenir sur ses décisions afin de poursuivre le processus électoral unilatéral voulu pour empêcher l’alternance démocratique tant attendue par l’opposition depuis l’élection de Sidi Ould Cheikh Abdallahi en 2007.L’histoire retiendra que c’est le général Ould Aziz qui profita d’une crise parlementaire pour renverser le deuxième président civil élu démocratiquement après le père de l’indépendance Mokhtar Ould Daddah.Et depuis 2009 Ould Aziz s’est accaparé de tous les pouvoirs et plongé le pays dans une impasse politique.La nomination des membres de la CENI s’inscrit dans le cadre de ce blocage politique.

Bakala KANE

(Reçu à Kassataya le 18 juin 2018)

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