Les hommes de petite taille sont-ils vraiment plus agressifs?

Sans doute, répond une étude néerlandaise, mais pas à tout prix.

On appelle ça le syndrome de Napoléon: un complexe d’infériorité qui toucherait un certain nombre d’hommes se trouvant notamment trop petits. Le concept est connu, mais les arguments permettant de lui donner du poids sont extrêmement rares. Il a été constaté que les hommes petits étaient plus nombreux à gagner lorsqu’il se présentaient à des élections, et étaient mieux payés que la moyenne, mais rien ne prouve jusqu’ici que cette réussite supérieure soit due à un surplus d’agressivité.

Peu à peu, la science avance pourtant sur le sujet: une récente expérience à base de jeux d’argent viendrait en effet étayer la thèse selon laquelle les hommes d’une taille inférieure à la moyenne agiraient plus agressivement. Une équipe de recherche néerlandaise a en effet planché sur ce thème en proposant à 42 hommes de participer à une variante du Jeu du Dictateur, souvent utilisé en psychologie comportementale.

Chaque duel se déroulait de la même façon: après avoir été brièvement présentés à leur adversaire afin de permettre de comparer leur taille avec la sienne, les sujets sont de nouveau isolés. On leur remet alors 18 pièces de 10 cents, avant de leur demander de répartir à cette somme à leur guise entre leur adversaire et eux-même.

Agressifs quand ça leur semble nécessaire

 

Dans la version de base du Jeu du Dictateur, il a été régulièrement constaté que seule une moitié des participants et participantes avait tendance à ne rien laisser à l’autre personne, tandis qu’un quart partageait équitablement. Ici, il s’avère que les hommes mesurant environ 1,70 m gardaient en moyenne 14 pièces pour eux (soit 78% du total), alors que les hommes mesurant 2 mètres n’en conservaient par exemple que 9, c’est-à-dire la moitié. La nécessité de prendre l’avantage sur l’autre se fait nettement ressentir chez les sujets les plus petits.

Le jeu évolue ensuite de la façon suivante: l’homme à qui est proposée la somme a le droit de refuser l’offre si elle est considérée comme insuffisamment généreuse, en conséquence de quoi aucun des deux hommes ne reçoit la moindre pièce. Dans cette deuxième manche, les hommes plus petits ne se distinguent pas particulièrement, les règles du jeu imposant de faire des compromis et non d’écraser l’autre.

Dans un troisième et dernier jeu, nettement plus retors, chaque homme a le droit de choisir la quantité de sauce piquante à verser dans le verre de son opposant. Là non plus, les hommes petits n’ont pas fait preuve de plus de méchanceté que leurs camarades.

La conclusion, explique la directrice d’étude Jill Knapen, est que les hommes de taille inférieure sont plus agressifs, mais uniquement lorsqu’il n’y a aucune répercussion sur les autres. Le docteur en psychologie Mike Eslea émet toutefois des réserves sur les conclusions de cette étude, explique le New Scientist. Selon lui, l’étude n’est pas suffisamment liée au syndrome de Napoléon, qui semble pousser les hommes petits à exposer publiquement leur agressivité afin de compenser les complexes liés à leur taille.

Repéré par Thomas Messias

Repéré sur New Scientist

Source : Slate

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