Une charte nationale pour l’alternance en Mauritanie vient de voir le jour cette semaine à Nouakchott à l’initiative d’anciens ministres et sénateurs et d’activistes de mouvements citoyens.Face au raidissement de la situation les signataires veulent une nouvelle CENI ( commission nationale électorale indépendante), un conseil constitutionnel impartial et une nouvelle réglementation de la campagne électorale.Des revendications qui ne laissent pas indifférents les observateurs qui qualifient néanmoins cette charte à retardement de copier coller de la plateforme du FNDU pour des élections consensuelles et transparentes.
A quelques mois des législatives et municipales une charte nationale pour l’alternance est une bonne initiative politique mais suscite un regard critique des observateurs vu l’ampleur des défis à relever. Portée par des anciens frondeurs sénateurs et anciens ministres mécontents ainsi que des activistes de mouvements citoyens la charte exige la recomposition de la CENI jugée trop proche du pouvoir .Les signataires veulent également un conseil constitutionnel impartial pour la mise à jour d’un fichier électoral indispensable pour le scrutin et surtout une nouvelle réglementation de la campagne électorale chasse gardée du candidat de la majorité qui ne devra plus utiliser les moyens matériels et humains de l’Etat à cette fin y compris les médias publics à des fins de propagande et l’armée à des fins électoralistes.
Mais derrière cette charte se cache une mobilisation pour la libération inconditionnelle de Ould Ghadda le chef des frondeurs des anciens sénateurs toujours inquiété par la justice et l’arrêt des poursuites judiciaires des patrons de la presse indépendante et des syndicats libres accusés de corruption.Ce chapelet de revendications n’apporte rien de nouveau par rapport aux idées forces de l’opposition qui réclame des élections consensuelles et transparentes. Ces opposants gagneraient à rallier leurs forces avec celles de l’opposition démocratique sous la houlette du FNDU et des autres forces patriotiques.Cette dispersion n’est pas la meilleure stratégie pour donner de l’espoir aux mauritaniens qui rêvent à une véritable alternance.Une feuille de route sans la participation du Forum est pareille à un coup d’épée dans l’eau et donnerait plus de cartouches à la majorité.
Bakala KANE
(Reçu à Kassataya le 18 avril 2018)
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