A la veille du premier sommet de la ligue arabe à Nouakchott le gouvernement mauritanien veut séduire les investisseurs arabes.
C'est le ministre de l'économie et des finances qui lance cette semaine un appel d'air en déclarant que la Mauritanie mettait à leurs dispositions ses richesses agricoles animales et halieutiques pour la sécuritaire alimentaire dans les pays arabes. Pour les observateurs cette invitation s'inscrit toujours dans le cadre du bradage de l'agriculture de l'élevage et de la pêche engagé par le régime de Ould Aziz depuis 2009.
Les forts potentiels des trois secteurs-clé de l'économie mauritanienne : l'agriculture , l'élevage et la pêche ne sont plus à démontrer. Avec une production de riz qui assure 85 pour cent des besoins du pays et seulement 35 pour cent pour le blé et les céréales, l'agriculture mauritanienne a bien entendu besoin d'investisseurs tout comme l'élevage qui avoisine les 4 millions en cheptel mais dont la quasi totalité du lait consommé par les mauritaniens est importé.
Quant à la pêche c'est le secteur après le fer le plus rentable pour le pays et pour les décideurs politiques.A lui seul il rapporte plus de 25 pour cent des recettes budgétaires et 50 pour cent des recettes en devises mais ces ressources halieutiques sont de plus en plus pillées par les chinois les russes … la liste est longue et vendues pour une bonne partie à l'Union européenne et les pays voisins subsahariens.Avec ses résultats peu luisants le pays est incapable aujourd'hui de contribuer à l'autosuffisance d'autres pays fussent ils arabes à moins de brader les terres agricoles du Sud sans consulter les populations concernées et de fermer les yeux sur les scandales financiers des commissions sur les bateaux de pêche.
En mettant à la disposition les richesses du pays aux investisseurs arabes le ministre mauritanien ne dit rien d'autres que le gouvernement a besoin de ces opportunités que les observateurs qualifient de bradage pour faire face aux difficultés économiques actuelles. Ould Diay tend ainsi la main à tous les participants à ce 27ème sommet arabe.Cet appel d'air à la veille du sommet arabe fait polémique parce que les investissements arabes ne profitent en général qu'à une minorité de mauritaniens en particulier le clan Aziz qui s'est enrichi en si peu de temps grâce à des marchés de gré à gré.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 23 juillet 2016)
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