Mauritanie : une ambassade de la RASD à Nouakchott pourrait entraîner une rupture diplomatique avec Rabat

Le président mauritanien Ould Aziz serait favorable à l'ouverture d'une ambassade de la RASD ( République arabe sahraoui démocratique) à Nouakchott si l'on en croit à des médias mauritaniens relayés cette semaine par le site Kassataya.

Simple vœu pieux du locataire du palais de Nouakchott ou volonté politique réélle d'officialiser les relations entre le Polisario et la Mauritanie depuis juillet 2009 ? Il y a un pas à ne pas franchir pour que cette intention prenne une traduction concrète.La reconnaissance du Polisario entraînerait ipso facto la rupture des relations diplomatiques avec Rabat.L'axe entre les deux capitales n'étant pas au beau depuis déjà près de 7 ans.Pour les observateurs ce sera la plus grosse ineptie du régime de Ould Aziz et une ouverture à un coup d'état de militaire comme en 78.

Signe précurseur de la détérioration des relations entre le Maroc et la Mauritanie.Le chef de la diplomatie mauritanienne a effectué depuis un mois au moins trois navettes à Rabat sans être reçu par le roi Mohamed VI. La dernière visite était porteur d'une invitation au souverain chérifien pour le prochain sommet arabe à Nouakchott.Auparavant il était en visite officielle à Alger en mai dernier.Et au cours de ce même mois les autorités de Nouakchott ont retiré les permis de travail aux cadres marocains travaillant à MAURITEL.Cette vive tension entre les deux pays résiderait dans le rapprochement avec l'Algérie, allié principal du Polisario qu'elle veut aider pour avoir son indépendance et que Nouakchott ne cache plus son soutien indéfectible depuis l'arrivée au pouvoir du président Ould Aziz en juillet 2009.L'hypothèse d'une ouverture d'une ambassade de la RASD à Nouakchott que les médias mauritaniens publient et relayés cette semaine par le site Kassataya est pour le moment une science fiction politique.

La réalité inquièterait les milieux diplomatiques. Cette officialisation de la RASD pourrait d'abord provoquer des grincements au sein de l'UPR parti de la majorité, de l'opposition et de toute la classe politique et aiguiserait les frictions entre arabo-berbère et négro-mauritaniens.Cette nouvelle situation entraînerait une nouvelle donne politique au sein du Maghreb, des pays subsahariens de la sous région et au delà de l'UA et de la communauté internationale.Et pour la Mauritanie une rupture diplomatique avec Rabat.Ce serait la plus grosse erreur politique du régime de Ould Aziz durant ce deuxième quinquennat. Avec cette ineptie le locataire du palais de Nouakchott pourrait ouvrir un coup d'état militaire à l'instar de 1978 qui a permis à la Mauritanie de sortir de l'impasse du Sahara Occidental.