Mauritanie-Maroc : l’axe Nouakchott-Rabat pas toujours au beau fixe

Le chef de la diplomatie mauritanienne a repris son bâton de pèlerin pour la capitale marocaine pour décrisper les relations très tendues depuis des semaines entre son pays et le Maroc.

Reçu cette semaine par son homologue du royaume chérifien Salahedine Mezonar, le ministre mauritanien des affaires étrangères a passé en revue trois dossiers brûlants qui enveniment l'axe Nouakchott-Rabat.Il s'agit de l'affaire Mauritel, la question du Sahara Occidental et le prochain sommet arabe dans la capitale mauritanienne. Isselkou Ould Ahmed Izid Bih qui était porteur d'un message du président Ould Aziz n'a pas été reçu par le roi Mohamed VI. C'est la troisième fois qu'il reparte bredouille.Signe évident que les relations entre les deux pays ne sont toujours pas au beau fixe.

Secret de polichinelle. Le torchon brûle depuis très longtemps entre la Mauritanie et le Maroc. Ces relations froides sont aggravées depuis que Ould Aziz est arrivé au pouvoir en 2009 et en particulier quand le nouveau locataire du palais de Nouakchott s'est plus rapproché avec l'Algérie avec en toile fond le soutien ouvertement au Polisario.Le paroxysme a été atteint avec l'affaire Bouamatou, le richissime homme d'affaire et cousin du président mauritanien qui a choisi le Maroc comme seconde patrie pour résoudre son différend avec la justice mauritanienne.Le deuxième quinquennat de Ould Aziz n'a pas arrangé les choses.

Et depuis sa réélection le chef de l'Etat mauritanien a tourné presque le dos à la réconciliation en maintenant la pression ces temps -ci sur les expatriés marocains dans l'affaire Mauritel qui commence sérieusement à envenimer les relations entre les deux pays.C'est pour décrisper cette situation que le chef de la diplomatie mauritanienne a fait au moins trois navettes au Maroc mais sans être reçu par le roi Mohamed VI .Isselkou Ould Ahmed Izid Bih s'est contenté de s'entretenir seulement cette semaine avec son homologue marocain Salahedine Mezonar. Au centre des entretiens l'affaire Mauritel, le Sahara occidental et le sommet arabe de Nouakchott.Des dossiers brûlants qui sont loin de trouver des solutions.

Le communiqué final laisse entendre que l'axe Nouakchott-Rabat n'est pas encore au beau fixe.Le chef de la diplomatie mauritanienne s'est contenté de vouloir éteindre l'incendie Mauritel en rassurant que les décisions prises à l'encontre des expatriés marocains ne concernent pas seulement le Maroc et cela rentre dans le cadre d'une politique générale de mauritanisation des postes dans les sociétés à capitaux étrangers.Mais aujourd'hui ce n'est un secret pour personne cette nouvelle politique de préférence nationale est dictée par la découverte d'un vaste réseau d'espionnage des communications de la Mauritanie-La décision des autorités de Nouakchott de retirer le service des Groupes Fermés d'Utilisation à Mauritel qui concerne les communications téléphoniques de la présidence, des ministères, des hauts fonctionnaires et des collectivités locales pour un autre opérateur est significatif de cette discorde entre les deux pays.Le ministre des affaires étrangères mauritanien n'a pas convaincu non plus au sujet du Sahara Occidental en réitérant la position de la Mauritanie c'est à dire sa confiance aux Nations-Unies.Enfin Ould Ahmed Izid est reparti à Nouakchott sans voir le roi Mohamed VI et pourtant il était porteur pour la troisième fois d'une invitation du président Ould Aziz au souverain chérifien pour participer au prochain sommet arabe de Nouakchott en juillet prochain.Ce refus répété du roi marocain est la traduction de sombres nuages entre les deux pays.

 

Bakala Kane

 

(Reçu à Kassataya le 26 juin 2016)

 

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