Le président mauritanien pourrait relancer le dialogue avec l'opposition dans les prochains jours pour décrisper le climat politique dans le pays.
Un vœu pieux de Ould Aziz remis sur la scène politique cette semaine au terme de sa participation au premier sommet mondial sur l'humanitaire en Turquie.
Il s'agit du dialogue le plus long du régime de Ould Aziz depuis juillet 2009. Un troisième front des négociations fait son apparition avec les partis négro-mauritaniens Arc-en-ciel, MJD-MR et FPC ouvrant ainsi une autre carte en main du locataire de la Maison brune .Un dialogue de sourd qui perdure et qui commence à agacer les observateurs.
Secret de Polichinelle.Un si long dialogue de sourd entre l'opposition et le pouvoir qui remonte à 2008 après le coup d'Etat du général Ould Aziz avec le tournant décisif des accords de Dakar qui ont permis entre autre les élections en 2009 et la victoire de Ould Aziz. Et durant ce premier quinquennat du chef de l'Etat, les mauritaniens avaient l'impression de vivre constamment des pirouettes voire un mythe sans fin.Le nouveau locataire du palais de Nouakchott profitant ainsi d'un contexte trouble a fini par affaiblir d'abord les deux principaux partis d'opposition le RFD de Ould Daddah et l'UFP de Ould Maouloud. C'est ainsi qu'est né à mi mandat le FNDU ( Forum national pour la démocratie et l'unité) qui regroupe la plupart des partis de l'opposition) devenu le principal adversaire pour le régime.Et jamais les scandales financiers auxquels le chef de l'exécutif est accusés et la situation économique difficile que traverse le pays, les atteintes des droits de l'homme et des libertés n'ont ébranlé le pouvoir.Le deuxième mandat n'a rien changé.
Et pire l'investiture commence par la chasse aux sorcières notamment l'IRA en emprisonnant leurs principaux dirigeants avant leur libération après plus d'une année par la cour suprême . Et de l'autre côté Ould Aziz continue d'utiliser certains partis issus de cette communauté la plus importante aujourd'hui en nombre ( APP et El Wiam) pour tirer son épingle du jeu.Le FNDU noyé dans ses contradictions internes avec les deux principaux partis (UPR et UFP) réfractaires au changement interne n'a pas su modifier la donne et aujourd'hui incapable de mobiliser les citoyens pour faire tomber le régime de Ould Aziz.Le moins qu'on puisse dire la relance du dialogue avec l'opposition a été réinitiée par un appel lors de sa visite à Néma et réitéré cette semaine à l'issue de sa participation au premier sommet mondial sur l'humanitaire en Turquie.Cette constance dans la fourberie commence à agacer les observateurs qui voient apparaître un troisième front dans les négociations.Il s'agit des partis et mouvements citoyens négro-mauritaniens représentés par Arc-en-ciel, l'AJD-MR dont les leaders viennent d'être reçus au palais et les FPC.Et pourtant ce dernier parti n'est pas reconnu et toujours diabolisé par le pouvoir.C'est dans ce climat confus que Ould Aziz pense engager des pourparlers et au delà pérenniser son pouvoir.Déjà l'idée d'une révision constitutionnelle fait son chemin avec en toile de fond un troisième mandat.2019 est peut-être loin mais pas pour le candidat virtuel.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 31 mai 2016)
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