Economie : « Brûle Mauritanie, brûle !» chante Aziz

C’est littéralement des centaines de millions de DOLLARS, que le régime de l’ex-général de la BASEP, Mohamed Ould Abdel Aziz a dilapidé, à travers la SNIM, dans des projets dont les technocrates les plus sincères du pays ont tenté de l’en dissuader.

De la construction du nouvel aéroport, à la MAI, en passant par la mal-gouvernance même à la SNIM. Retour sur un système de gabegie encore jamais vu dans le pays.

Ce à quoi on assiste depuis quelques années avec Mohamed Ould Abdel Aziz est une razzia dans la forme la plus historique et étymologique du terme : un groupe arrive en un lieu et pille tout, emporte tout, et éventuellement brûle tout derrière soi. On en est au stade du pillage des ressources, et du stockage dans des comptes étrangers européens et arabes.

Le pays abordé qu’est la Mauritanie, est déjà une carcasse économique. «On ne court plus à la catastrophe : on y est jusqu’au cou». C’est la sentence inquiétante mais terriblement lucide de plusieurs observateurs bien placés, du public ou du privé, sur la situation économique du pays, menée sur cette voie par une mal-gouvernance jamais vue, «une incompétence et une malhonnêteté plutôt» insiste l’un de ces observateurs, par un président sur un trône d’arrogance, et qui regarde dans le silence brûler son pays. Tour d’horizon des différents aspects de cette crise économique, qui annonce une année 2015 «terrible» pour les plus pauvres de ce pays, qui sont l’écrasante majorité.

Le racket des entreprises – En allant payer votre facture téléphonique ou internet, à la Mauritel, vous avez certainement remarqué que la TVA est passée de 14 à 16%. « Un racket organisé par des razzieurs au sommet de l’état » dit simplement un client en colère croisé à l’une des agences de paiement de la Mauritel. Une raison objective ? « Aucune » soutient l’agent chargé du recouvrement, en train d’expliquer à chaque client faisant la remarque de cette hausse inattendue dans la facture, que « la Mauritel n’y peut rien ».

Ce système de racket d’état, intervient à tous les niveaux. Les entreprises sont prises à la gorge, saignées à blanc. « Même Total Distribution pense à se retirer dans les deux ans » évoque un capitaine d’industrie de la place. Une ambiance économique qui rebute les investisseurs, qui ne se sont pas déplacé pour le dernier salon des mines, et qui a stoppé net les investissements du géant mondial Xstrata, et qui a fait dire à Ivan Glasenberg, le CEO de la société, après son humiliation à Nouakchott par la Présidence, que lui "vivant, pas un centime ne sera investi par Xstrata-Glencore en Mauritanie".

Les automobilistes sont aussi pris en sandwich : Les hydrocarbures continuent à voir leur prix monter à la pompe en flèche (à cause des taxes), alors que le prix du baril de pétrole est en baisse continuelle depuis un an; d’un autre côté les Marsupilamis (comprenez les éléments du GGSR) arrêtent à tout va, avec des primes au quota d’arrestation. Tout cet argent pour aucune réalisation concrète présentée jusqu’ici.

La 1ère dame à Bir Moghrein ? – Un milliard d’ouguiyas, pile-poil. C’est l’équivalent de la somme que l’épouse du Président transportait sur elle en France auprès d’un notaire local pour l’achat d’un bien immobilier, lequel notaire a signalé l’incident à la police des crimes économiques. L’incident diplomatique a été évité de justesse. Que va-t-on faire d’elle ? Ira-t-elle à Bir Moghreïn comme le petit contingent de personnes de la Fonction Publique évincés pour les mêmes crimes de gabegie, pour des montants bien plus dérisoires ? Non, on a passé sous silence ce plus gros scandale individuel pris sur le fait, depuis l’arrivée d’Aziz au pouvoir, qui concerne son épouse, et qui transportait probablement un pourcentage dérisoire de ce que la famille prend à ce pays depuis 2008. Un épisode à la Karim Wade dans les années à venir n’est pas à exclure…

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Mamoudou Lamine Kane

 

Source :  Mozaïkrim (Le 12 avril 2015)

 

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