Ahmed Ould Daddah : quasiment enterré vif, traité de vieillard, voilà qu’on le réclame…

Sacré personnage qui décidément reste incontournable dès que le pouvoir a besoin de légitimer quelque chose comme s’il était en Mauritanie la dernière incarnation de l’homme d’Etat incorruptible.

 

Aziz peut dire ce qu’il veut et tous ses alliés plus ou moins opportunistes, reste qu’à l’époque,  sans la caution du chef de file de l’opposition, son second coup d’état contre un président démocratiquement élu eût pris une autre tournure car quel cadeau pour un militaire qui fait un coup d’état que d’avoir la caution d’un opposant historique de la carrure et du calibre d’Ahmed Ould Daddah qui prit acte à l’époque du mouvement rectificatif. On raconte qu’il serait à l’origine de l’expression très maraboutique car chacun sait que Sidioca était militairement élu.

A l’époque nous avions milité en espérant un rapprochement constructif entre les gens du RFD et le Aziz de l’époque, celui qui se disait n’avoir aucun cousin, aucun ami, celui qui n’était pas encore pris au piège du pouvoir car on estimait qu’il n’y avait pas de raison de laisser la place autour d’Aziz aux bras cassés et autres incompétents en tout genre dont son excellence semble raffoler car même quand on lui démontre faits à l’appui qu’il s’agit là d’incompétence dangereuse pour son régime et dangereuse pour le pays, cela ne change rien comme s’ils étaient nommés non pas pour une compétence quelconque mais juste car il faut bien faire plaisir à tel et tel.

Hélas, les choses ont pris une autre tournure. AOD voyant que les militaires ne comptaient pas rectifier la situation en lui permettant à lui d’accéder à la magistrature suprême, AOD rompit l’alliance rectificative avec la suite que chacun connaît. Une campagne terrible fut lancée contre AOD qu’on traita de vieillard, d’assoiffé de pouvoir, de piètre politicien. Petit à petit les rats quittèrent le navire, le pouvoir alla piocher au RFD quelques éléments dans le besoin et finalement ne sont restés avec AOD que ceux qui pouvaient vivre sans faire de la politique ou ceux qui espèrent toujours que le pouvoir les appellent car le RFD est aussi un formidable tremplin pour se renier vu le plaisir qu’a le pouvoir à aller le vider de ses partisans.

Et quand l’OPA sur les barons du RFd ne fonctionne pas par l’appât du gain, le pouvoir n’hésite pas à menacer directement les résistants jusqu’à couper le salaire des fonctionnaires RFD qui refusent  de rejoindre l’UPR. C’est d’une violence inouïe face à un parti qu’on dit pourtant ne représenter personne. Pourquoi cette violence ? Chaque jour l’UPR à force de menaces et de corruptions remplit ses rangs d’un arrivage hétéroclite jusqu’aux islamistes qu’on semble tirer par la barbe sans leur demander de raser leur conviction politique l’essentiel étant de blesser l’adversaire en lui prenant quelques têtes sans penser une seconde que le remède face à l’opposition finit par être pire que le mal vu que l’UPR semble être infiltrée de toutes parts de forces diverses qui ne soutiennent qu’en apparence Aziz car comme en religion, la foi contrainte en politique par la peur de la misère ou la menace, n’est qu’hypocrisie.

L’heure du dialogue n’arrange pas l’affreux visage du monde politique plus hideux que jamais. Voilà qu’on veut faire dialoguer AOD à tout prix car comme lors du coup d’état contre le président démocratiquement élu, on a besoin de sa caution morale et démocratique pour cautionner le prochain coup d’état contre la constitution qui n’est plus qu’un torchon où chacun vient essuyer sa politique crasseuse. 
 

Pour faire plier AOD, vu que le reste du FNDU a l’habitude de plier plus facilement, on coupe les salaires d’un de ses membres pour intimider tous les autres, or il s’agit là d’un acte criminel, un attentat à la vie familiale. Pire ! Comme ultime insulte à ce géant de la politique nationale, qu’on traite de vieillard depuis longtemps, on veut l’appâter en parlant de changer l’âge limite pour être candidat à l’élection présidentielle. C’est affreux car on sait qu’à la fin AOD sera encore humilié en participant vu que son parti est fatigué faute d’argent à distribuer, faute d’espoir en une victoire prochaine à insuffler aux partisans.

Rien ne sera épargné à AOD dans ce chantage au dialogue car le pouvoir peut tout en matière de pression et le pouvoir peut faire très mal en touchant au cœur de la famille via le salaire, la carrière sans parler du reste.

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Vlane A.O.S.A.

 

Source : Chez Vlane (Le 6 février   2015)

 

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