Mauritanie, l’accaparement de terres facilité par le pouvoir

Le 14 janvier 2014, le conseil des Ministres a attribué pas moins de 31000 ha de terres de la vallée ( dans la Moughataa de Boghé) à une firme saoudienne pour un investissement de l'ordre de1 milliard de dollars.

Cette attribution a été faite malgré les vives et constantes protestations des populations locales et des organisations de la société civile qui dénoncent cette entorse grave au droit agropastoral et ce manque de respect des garanties et droit démocratiques des gens sur des terres qui leur appartiennent depuis toujours. 

Le Président Aziz inaugure ainsi son ère à la tête de l'UA par une mesure d'accaparement foncière en faveur de latufundistes internationaux, dans le pire style que dénoncent les organisations démocratiques dans le monde, vis vis des paysans et éleveurs des pays pauvres, particulièrement africains.
En l'occurrence, les terres sur lesquelles ces spoliateurs ultra riches se voient reconnaître le droit de faire main basse, couvrent des aires de culture et d'élevage traditionnels immémoriaux mais aussi des villages entiers (Mgueinat, Bir El Voez, Vellouja), des cimetières, des installations hydrauliques (forages, puits) au grand désespoir des populations, toutes ethnies confondues, méprisées et humiliées par une administration complice des accapareurs voltigeurs… 
Dans son discours de nouveau Président de l'UA, le Président Aziz a mis l'accent sur l'importance stratégique de l'agriculture pour combattre les fléaux économiques et sociaux qui ravagent notre continent. Il a raison sur ce plan. Mais pour qu'elle soit crédible, la vérité affichée à Addis doit être celle de Vellouja. Elle passe par le respect des agriculteurs et devrait se traduire par un programme national de développement agricole indépendant qui s'appuie d'abord sur les intérêts légitimes des paysans et éleveurs organisés, même s'il reste ouvert aux investissements étrangers comme partenaires et non comme substituts déloyaux de nos propres opérateurs économiques nationaux.

Par LOUISE DIMITRAKIS

Source: Mondafrique

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