L’AMDH, l’AFCF et CR pour un débat sur la peine de mort

Trois (3) ONG réclament  « un débat public sur l’abrogation de la peine capitale » prévue par le Code Pénal (CP), pour la répression de certaines infractions, notamment l’apostasie, dans une déclaration rendue publique mercredi.

Ce collectif, constitué de l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH), l’Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF) et Conscience et Résistance (CR), prône « l’abrogation de l’article 306 du Code Pénal (CP) et de toutes les autres dispositions  de notre droit qui répriment l’opinion, autorisent la peine de mort, la mutilation des corps, l’inégalité des sexes et l’atteinte à l’intégrité des personnes ». Partant du contexte social mauritanien, ces ONG engagent les parlementaires et  l’ensemble des compatriotes « à dépénaliser la remise en question des préjugés  de caste, de sexe, d’ethnie, sous peine de pousser les victimes –majorité écrasante de la population-à se retourner plus souvent encore, contre tout corpus de valeurs  au nom de quoi, à tort ou à raison, elles se sentiraient opprimées ».

Ces ONG dénoncent l’emprise de la mouvance islamiste sur des pans entiers de l’opinion mauritanienne  dans le cadre d’une dynamique et d’une évolution « qui mettrait le pouvoir dans une position de vulnérabilité vis-à-vis des contradictions internes  et nourriraient les élans inquisitoires au sein de la société, provoquant l’autodéfense et le sectarisme ». Au niveau sous régional, la déclaration rappelle « que la mouvance islamiste mauritanienne s’est gardée de dénoncer la destruction des mosquées à Gao, des bibliothèques historiques de Tombouctou, la profanation de tombeaux de saints par des djihadistes  et  déclaré son rejet de  l’intervention internationale,  pourtant vouée à sauver le peuple malien de la tyrannie religieuse et de  l’effacement de mon mode de vie africain ».

Ces organisations exigent « la destitution » de la présidente du Commission  Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), Rabiha Mint Abdel Wedoud, accusée d’avoir lancé un appel au meurtre contre Mohamed  Ould M’Kheitir, un présumé apostat détenu à titre préventif dans une prison de Nouadhibou (Nord) depuis prés de 3 semaines. Ces ONG dénoncent l’emprise de la mouvance islamiste sur des pans entiers de l’opinion mauritanienne  dans le cadre d’une dynamique et d’une évolution « qui mettrait le pouvoir dans une position de vulnérabilité vis-à-vis des contradictions internes  et nourriraient les élans inquisitoires au sein de la société, provoquant l’autodéfense et le sectarisme ». La déclaration invite l’ensemble de la communauté nationale « à se ressourcer dans notre longue tradition de tolérance islamique comme rempart contre les extrémismes afin de barrer la route aux apprentis inquisiteurs  dont la seule qualification est le zèle, l’ignorance de l’esprit de la religion et de l’histoire de la communauté nationale ».

Entre 2012 et décembre 2014, un débat sur l’apostasie et les lois applicables aux présumés auteurs de  cette infraction a agité l’opinion mauritanienne et mobilisé des foules. Celle-ci ont notamment réclamé  la peine capitale  contre Biram Ould Dah Ould Abeid,  un militant antiesclavagiste, prix des droits de l’homme des Nations Unies ( en 2013), auteurs d’autodafés sur des écrits d’érudits musulmans accusés de faire l’apologie des pratiques esclavagistes. En décembre 2013, la même peine a été exigée à l’encontre  d’un jeune homme de Nouadhibou, qui  a dénoncé les inégalités au sein de  la société maure,  dont les racines remonteraient à l’époque du Prophète (PSL). Depuis décembre 1987, la Mauritanie observe un moratoire dans l’exécution de la peine de mort.

 

Source : Mauriweb.info

 

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