La feuille de route de Messoud , sur la ligne d’arrivée ?

(Crédit photo : anonyme)

Le président de la république et la COD sont à des degrés divers intéressés par l’initiative de Messaoud Ould Boulkheir. Les insuffisances relevées sur la feuille de route n’occultent pas cependant les points forts.

Des deux côtés on tient compte du pragmatisme du président de l’initiative qui a tenté de se tenir à égale distance des deux camps protagonistes. Dans le souci de rapprocher les frères ennemis pour l’intérêt de la Mauritanie réconciliée avec elle-même.
Mais, ce projet de Messoud souffre encore de divergences de fonds entre les forces politiques même si dans m’ensemble il est unanimement admis que le contenu de la feuille de route est une solution idoine pour extraire le pays du bourbier politique dans lequel il est plongé depuis quelques années. Toujours suspendue à l’humeur de la majorité présidentielle, cette proposition d’issue à l’impasse politique qui vient d’être créditée d’un très probable soutien du président bute encore sur des obstacles électoralistes, compromettant du coup, les chances de recherche d’un consensus national pour un nouveau départ.
Le président de la république a dit-on rassuré récemment le président de l’Assemblée nationale et leader de l’APP Messaoud Ould Boulkheir, au cours d’une audience organisée mercredi passé, sur l’adoption de son initiative ainsi que de sa totale disponibilité pour toute issue consensuelle à l’impasse politique qui prévaut dans le pays. Evoquant les réserves de la majorité par rapport à cette feuille de route, Ould Abdel Aziz aurait confié à son interlocuteur sa désapprobation totale de cette attitude.
Des assurances qui boostent incontestablement cette feuille de route, mais, face à une majorité présidentielle qui est l’unique force politique sur laquelle le chef de l’Etat peut actuellement miser pour aller sereinement aux futures élections dont les consultations présidentielles en 2014, Ould Abdel Aziz serait-il prêt à imposer à ses partenaires des choix contraires à leurs intérêts ?
En effet, le consensus défendu par Ould Boulkheir requiert la mise en œuvre de nouveaux projets politiques qui seraient désavantageux pour l’actuelle majorité présidentielle, toujours mécontente de ne pas avoir récolté depuis 6 ans- date de leur premier soutien à l’actuel pouvoir, les dividendes de leur soutien, quoique les derniers recadrages gouvernementaux, faits par le président pour recentrer sa machine électorale, sentent une orientation du régime dans ce sens. Autrement dit, il y a une différence considérable entre  » dire et faire  » et le pouvoir en place, même s’il a concrétisé sur le terrain de la réalité certains de ces ambitieux engagements socioéconomiques, il est resté constamment au point mort sur le plan politique. Les prédicateurs politiques les plus avertis sont convaincus que des nuages de changements peuvent survoler l’espace politique mauritanien, mais qu’ils ne seraient finalement que des mirages fonctionnant à merveille pour les impatients politiques de l’opposition, lesquels n’attendent l’orage prometteur que pour le voir donner sa générosité ailleurs. Autant se demander si, piégée à l’accord de Dakar, l’opposition dans toute sa diversité ne sera pas demain victime d’un consensus qui n’a de réel que le nom.

Md O Md Lemine

Source  :  Le Rénovateur le 23/04/2013{jcomments on}

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