Investisseurs chinois : La main lourde du fisc frappe les dépôts de brique

(Chinois au prt de Nouadhibou. Crédit photo : Y. Djigo / Noor Info)

La direction générale des impôts a procédé dimanche 7 avril 2013 à la fermeture d’une trentaine de dépôts de briques gérés par des investisseurs chinois.

Sommés de payer des impôts variant entre 2 et 3 Millions d’UM, les gérants chinois ont assisté impuissants à la mise à l’arrêt de leurs activités, pour la plus grande joie des nationaux qui se frottent les mains. Pourtant, certains soutiennent que les impôts réclamés par l’Etat mauritanien ne sont rien à côté des chiffres d’affaires injectés par les Chinois dans le secteur de la briqueterie et que d’aucuns évaluent à plusieurs milliards d’UM. Les gérants nationaux de dépôts de brique sont d’autant plus satisfaits de la mesure qui a conduit à la fermeture des sites jusque-là occupés par leurs concurrents asiatiques, que le secteur des BTP à Nouakchott connaît son âge d’or avec ces multitudes de quartiers nouvellement créés. Si d’une part, la mesure prise à l’encontre des Chinois est de nature à booster l’emploi au niveau national, il n’en reste pas moins qu’avec la disparition des concurrents chinois, la qualité des briques ne s’en fasse sentir.

En effet, la clientèle mauritanienne s’était jetée sur les dépôts chinois en raison de l’excellente qualité des briques qu’ils fabriquaient, au contraire des Mauritaniens qui n’offraient que des produits d’une médiocre qualité, où la cupidité l’emportait sur l’honnêteté. Aujourd’hui que les investisseurs chinois se sentent presque chassés du pays, il est à craindre que les Mauritaniens restés seuls sur le marché ne reviennent à leurs anciennes méthodes de fabrication. Des briques qui s’effritent au moindre souffle.

D’autre part, cette mesure camouflée de chasser les Chinois par l’arme du fisc constitue un mauvais signal que la Mauritanie lance aux investisseurs internationaux, surtout si la mesure qui frappe les dépôts de brique chinois n’est pas applicable à leurs concurrents nationaux. Dans un système libéral tel que celui déclaré par les autorités mauritaniennes, l’égalité de chance doit être la même pour tous les acteurs d’un secteur donné. L’objectif d’une concurrence étrangère est de servir de modèle pour les nationaux trop habitués aux bricolages et aux gains faciles. L’exemple de l’inégalité de l’impôt risque en effet de décourager tout éventuel investisseur étranger à s’aventurer en Mauritanie.

Ahmed B

Source  :  L’Authentique le 11/04/2013{jcomments on}

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