Saleh Ould Hanane, à propos du Nord Mali : « Tout déploiement de forces dans la zone du sahel sera une aventure… »

(Archives. Crédit photo : anonyme)

Le mercredi 5 septembre, à Nouakchott, la Coordination de l’opposition démocratique mauritanienne (COD) a organisé un colloque intitulé : « La crise au Mali : enjeux, impacts et perspectives pour la sous région et pour la Mauritanie. » En marge de cette rencontre, nous avons interrogé Saleh Ould Hanene, président du parti Hatem et président en exercice de la COD.

Il a été question avec lui de la perspective de l’intervention militaire de la CDEAO au nord Mali et de l’extradition de Senoussi vers la Libye.

QDN : Le Mali a formellement requis l’aide la CDEAO pour une intervention militaire dans le nord de son territoire. En tant que président de la COD que pensez-vous de cette décision ?
Au niveau de la COD, nous suivons ce qui se passe dans la zone du Sahel de façon générale et au Mali de façon particulière. Nous sommes très préoccupés par cette situation. Nous considérons qu’elle aura son impact
sur toute la région et surtout sur la Mauritanie. Jusqu’ici, la demande des autorités maliennes pour un appui dans le sens d’une intervention militaire n’a pas été agréée par le conseil de sécurité. Ce qui laisse un peu cette intervention au conditionnel. Au niveau de la Coordination de l’opposition démocratique mauritanienne, nous souhaitons que les maliens trouvent la bonne formule pour résoudre leur problèmes intérieurs. Nous pensons que tout déploiement de force dans la zone du sahel sera une aventure et une aventure qui aura son impact dans toute la sous région et sur la Mauritanie en particulier.

QDN : Tout a l’heure dans votre discours, vous aviez dit qu’au niveau de la COD, vous ne conseillez pas une intervention militaire au Nord Mali…
Bien sur, nous ne la conseillons pas car on a vu les conséquences de l’intervention occidentale en Afghanistan, en Irak et dans d’autres pays. C’est pourquoi, nous préférerons que nos frères maliens aient la sagesse nécessaire pour résoudre leurs problèmes autour d’une table, pour sortir ce pays qui nous ait chère, de la crise qu’il vit.

Le nord du Mali est actuellement occupé par des groupes armés tels que le MUJAO et d’autres affiliés à Al Qaida. Est-il possible d’engager de discussions sérieuses avec ces groupes ?
Il y a une grande partie de l’opinion internationale qui est pour la discussion. Il y a des pays de la région et d’autres pays occidentaux qui ne montrent pas de l’enthousiasme pour une intervention militaire. Je crois qu’il y a des pays qui sont pour le dialogue. Il faut d’abord privilégier ce dialogue. Et, en cas d’échec de cette voie, d’autres moyens pourrez être envisagés.
Votre réaction par rapport à l’extradition de Senoussi vers la Libye…
La coordination de l’opposition démocratique n’a pas pris de position par rapport à cet événement car je pense qu’il est entouré de beaucoup d’ombres. Pourquoi les autorités mauritaniennes qui refusaient de livrer Senoussi à la Libye, ont finalement cédé ? Dans tous les cas, nous espérons que des engagements ont été pris pour que Senoussi bénéficie de toutes les garanties d’un procès équitable.

Propos recueillis par Khalilou Diagana

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 09/09/2012

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